Alors que 391 éleveurs soutenus par 22 porteurs de projets ont répondu au premier appel à projets de France Carbon Agri Association, cette dernière a annoncé il y a quelques semaines que le premier contrat de vente de crédits carbone venait d'être signé avec la Caisse des dépôts et consignations.
Ces 391 éleveurs vont ainsi obtenir une valorisation économique des efforts de réduction de leur émission de gaz à effet de serre (71 000 t de CO2 évitées).
Lors de la 7e édition du Grand angle lait de l'Idele, Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la fédération des producteurs laitiers (FNPL) et présidente de France Carbon Agri Association est revenue sur cette rémunération : « On s'est donné comme objectif de ne pas avoir un niveau de prix trop bas car on ne vend pas que du carbone mais d’autres valeurs associées comme la biodiversité, la qualité de l'eau, l'activité sur le territoire… On ne fera pas de contrat et de négociation avec des acheteurs en deçà d'un prix plancher, que nous avons fixé à 30 euros la tonne de carbone. Sinon il n'est pas possible de rémunérer raisonnablement l’éleveur. »
6 000 à 12 000 € pour la vente de carbone, plus des gains récurrents représentant entre 4 et 12 €/1 000 l
Alors que le coût d'ingénierie est estimé entre 1 500 et 2 200 euros, la vente de carbone pourrait rapporter entre 6 000 et 12 000 euros par élevage, a indiqué la présidente de l'association. Et de préciser : « mais il y a aussi des gains récurrents qui sont liés à une meilleure efficacité économique de l'exploitation, qui se situent entre 4 et 12 €/1 000 l. »
Pour les élevages ayant déjà mis en place des leviers pour améliorer leur empreinte carbone, ils peuvent quand même s'engager dans la démarche : il est possible « d'utiliser la moyenne régionale du système de production dans lequel l'élevage se trouve afin de réaliser le diagnostic initial, ce qui permet de valoriser ce qui a déjà été fait dans la période précédente », précise Marie-Thérèse Bonneau.
Concernant les acheteurs potentiels de ces crédits carbone à l'agriculture, ils proviennent d'univers très différents mais « sont tous attirés par le fait de pouvoir avoir un effet mesurable et mesuré sur leur territoire. Ils n'achètent pas des crédits carbone venant d'autres continents. »
« On n'est pas dans une démarche d'élite. Pour nous, ce qui compte c'est d'emmener l'ensemble des éleveurs mais chacun choisit le levier sur lequel il souhaite agir. L'enjeu collectif est de continuer à avoir une production française avec le moins de poids possible sur l'environnement », a tenu à rappeler la présidente de France Carbon Agri Association. Un second appel à projet devrait être lancé avant la fin de l'année 2020.
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