« En améliorant des petits curseurs, on peut baisser son empreinte carbone »
Par Cécile Julien et Amélie Bachelet Publié le 18/12/2019
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La filière laitière affiche l’ambition de réduire de 20 % ses émissions de carbone d’ici 2025 et d’afficher 100 % des fermes engagées dans une démarche bas carbone d’ici 10 ans. Pour y arriver, la première étape est de chiffrer les émissions de son élevage grâce au diagnostic Cap’2ER. Frédéric Simonneaux, éleveur en Ille-et-Vilaine a effectué ce diagnostic puis a procédé à différents ajustements, comme la baisse de l'âge au premier vêlage ou la hausse de la part d'herbe dans la ration, pour réduire encore son empreinte carbone.
Interview de Frédéric Simonneaux, éleveur en Ille-et-Vilaine, qui a réalisé un diagnostic carbone sur son exploitation :
C’est peu de dire que l’élevage est souvent incriminé pour sa production de gaz à effet de serre. S’il ne faut pas nier les rejets de méthane et de dioxyde de carbone, il ne faut pas non plus amoindrir les contributions positives de l’élevage : production alimentaire, stockage de carbone dans les prairies, maintien de la biodiversité...
« Un hectare de prairie peut stocker jusqu’à 80 tonnes de carbone, comme une forêt. Alors qu’une parcelle cultivée n’en stockera que 40 tonnes, chiffre Catherine Brocas, coordinatrice du programme Life Carbon Dairy à l’Institut de l’élevage. Certaines pratiques permettent d’augmenter le stockage, par exemple le semis direct qui fait gagner 60 kg de carbone/an/ha ou encore passer de la fauche au pâturage d’une prairie augmente le stockage de 265 kg ».
600 conseillers d’élevage formés à la réalisation des diagnostics Cap2’ER
Grâce au diagnostic Cap’2ER, chaque éleveur peut calculer le bilan carbone de son atelier lait. Au-delà du chiffre brut, cette analyse est surtout l’occasion d’identifier des leviers d’action pour gagner en efficience, tout en réduisant ses charges, car efficacité technique et environnementale sont liées.
Mieux pour l’environnement, mieux pour le porte-monnaie
Ainsi, un diagnostic Cap’2ER réalisé dans une exploitation du Nord, où sont conduites 40 vaches sur 42 ha de SAU dont 23 de SFP, montre une empreinte carbone de 0,84 kg équivalent CO2/litre. « Ce qui est déjà très bien, assure Elisabeth Castella, chef de projet environnemental à l’Institut de l’élevage. Mais les éleveurs ont quand même identifié des pistes d’amélioration ». Ils veulent diminuer l’âge au premier vêlage de 34 à 29 mois, améliorer la reproduction pour atteindre un IVV inférieur à 380 jours et augmenter la productivité de 300 litres par vache, en gagnant sur l’efficacité de la ration. « L’objectif est d’avoir plus de lait et moins d’animaux improductifs », schématise Elisabeth Castella. En atteignant ces objectifs, les éleveurs produiront du lait à 0,83 kg équivalent CO2 mais surtout ils apprécieront un impact économique de 47 403 €. Plus que le seul niveau d’étable, c’est la cohérence entre les intrants et la production qui va jouer sur l’efficacité carbone.
14 000 diagnostics déjà réalisés
À chacun d’explorer ses pistes pour alléger le bilan carbone de son exploitation : recycler ses déchets, maintenir les prairies, limiter le nombre d’animaux improductifs, planter des haies et faire de l’agroforesterie, optimiser l’alimentation et gagner en autonomie, protéique notamment. Comme l'explique Frédéric Simonneaux, éleveur en Ille-et-Vilaine, « ce n'est pas une révolution ou un grand bouleversement. Il s'agit d'améliorer plusieurs petits curseurs pour faire baisser son empreinte carbone ».
Côté pratique, un diagnostic demande de 2h30 à 3h. Selon les régions et les entreprises, il existe des aides pour sa réalisation. Une version plus complète (avec un bilan azote en plus) sera bientôt disponible.
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