« Ensiler une partie des céréales ou les valoriser à travers des rations paille alimentaire + grain, maintenir ou développer la luzerne, mettre en place davantage de couverts hivernaux (ray gras, seigle, triticale) récoltés tôt soit avant le semis du maïs, mettre en place de la betterave à distribuer ou faire pâturer, déléguer l’élevage des génisses, garder un deuxième troupeau (taurillons) qu’on pourra éventuellement réduire face à un aléa, etc. », telles sont quelques-unes des multiples solutions qu’ont trouvé, ensemble, éleveurs et techniciens dans la région des Mauges (Maine-et-Loire) lors d’une partie de Rami fourrager, ce « serious game » inventé par l’Institut de l’élevage. Pour accompagner ce jeu, plusieurs modèles de prévisions climatiques ont été utilisés avec des prévisions à l’horizon 2030-2060, voire plus, dans le cade d’un programme plus large, Climalait1.
Du micro-climat à l’évolution des systèmes d’élevage
Au final, dans les Mauges, « les températures moyennes sont en augmentation [...], notamment en ce qui concerne les maximales. Au printemps, cette augmentation pourrait permettre d’avancer la mise à l’herbe. En été, elle se traduirait par une augmentation des épisodes caniculaires, qui impliquent un arrêt de la croissance voire la mort de certaines espèces prairiales, et un stress thermique plus ou moins marqué chez les animaux. Les précipitations sont variables d’une année sur l’autre, et cette variabilité se retrouve dans le futur », selon les résultats de l’étude.
Cette évolution se traduit sur le plan agricole par « un démarrage en végétation plus précoce accompagné de bonnes conditions au printemps, qui permettent d’avancer la mise à l’herbe, les premières coupes et les semis des cultures de printemps. Conséquence de l’augmentation des températures, les rendements restent stables voire en légère hausse pour ces coupes précoces, malgré un cycle de croissance raccourci ». Pour le maïs, « on observe une avancée des dates de floraison et récolte, pour des rendements stables ou en légère hausse. La variabilité inter-annuelle des rendements reste importante, notamment sans irrigation », constate l’étude.
Des éleveurs « plutôt rassurés »
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Changement climatique
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