Un agriculteur de 48 ans, qui avait participé à l'émission « L'Amour est dans le pré », a été jugé vendredi par le tribunal correctionnel de Rouen pour abandon d'animaux.
L'enquête de flagrance avait démarré en mars 2023 à la suite d'un signalement effectué par la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) au procureur de la République et d'une saisie du cheptel par les services de la préfecture. Les bêtes ont depuis été achetées par la Fondation Brigitte Bardot et la somme consignée en attendant la décision de justice. Selon le président, il y avait 432 bêtes au moment de la saisie sur une exploitation de 151 ha.
« Ma responsabilité est engagée, toute mon énergie était là pour la santé de mes animaux, je parle avec mes vaches. J'ai tout donné pour mes animaux », a déclaré Laurent Levacher, en pleurs à la barre. « Mon souhait est de récupérer les bêtes mais c'est peut-être un peu déraisonnable », a-t-il ajouté.
La substitut du procureur de la République de Rouen, Elise Mallet, a demandé une peine de huit mois de prison assortie d'un sursis intégral, et, au titre de peine complémentaire, une interdiction d'exercer toute activité d'élevage à titre définitif ainsi que la confiscation définitive de ces bêtes.
« M. Levacher n'est pas en capacité d'exercer sa profession de manière satisfaisante », a déclaré Mme Mallet. « Il y a eu des mains tendues et l'infraction est parfaitement caractérisée », a estimé la magistrate. Il y a eu « dix-sept mains courantes pour absence de soins, 112 mains courantes pour défaut d'abreuvement, un taux de mortalité très important, au-delà de la norme », toujours selon le parquet.
Patrice Grillon, l'avocat de l'association Stéphane Lamart, partie civile dans le procès, a estimé que « lorsqu'il y a une saisie, c'est parce que l'on arrive au bout du bout, personne ne lui a demandé d'avoir un cheptel si important ».
« On se demande où il y avait de l'amour dans le pré, un homme qui a basculé en 2019, la même année que le tournage », a déclaré l'avocat. « Est-ce une coïncidence ? A-t-il pris la grosse tête à ce moment-là ? » Me Romain Degoutte, qui défendait l'éleveur, a expliqué que « les rapports de la DDPP sont remplis d'approximations, de raccourcis et d'excès de zèle, je ne peux m'empêcher de faire un lien avec sa notoriété. L'infraction d'abandon n'est nulle part dans ce dossier », a-t-il estimé.
Le jugement a été mis en délibéré au 13 septembre.
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