La moitié du poulet consommé en France est désormais importée, contre un quart en 2000, se sont alarmés mercredi les volaillers, qui qualifient de « combat de (leur) vie » leur volonté de freiner ces arrivées massives de viande à bas prix.
« On commence à être vraiment submergés par les importations (...) c'est incroyable », a déclaré lors d'une conférence de presse Jean-Michel Schaeffer, qui préside l'interprofession française de la volaille (Anvol) et la Confédération française de l'aviculture (CFA), section spécialisée du syndicat agricole majoritaire FNSEA. En 2022, les importations de volailles ont atteint un « niveau record » à environ 827 000 tonnes équivalent carcasse (+ 10,3 % sur un an).
Cette hausse s'explique notamment par le repli de l'offre française (- 7,6 %) du fait de la grippe aviaire. Toutes espèces confondues (poulets, dindes, canards, poules pondeuses...), 25 millions de volailles sont mortes du virus ou ont été euthanasiées en 2022 pour freiner la propagation de l'épidémie. Et de nombreux élevages sont restés vides de manière prolongée, en raison des délais sanitaires avant de pouvoir accueillir de nouveaux poussins ou canetons. Le gros des importations provient de Pologne, de Belgique et des Pays-Bas. Et les volumes, moindres, issus d'Ukraine et du Brésil ont bondi (respectivement + 114 % et + 57 %).
L'Anvol pointe notamment la décision de l'Union européenne de suspendre les droits de douane avec l'Ukraine pour un an en juin 2022, en solidarité avec le pays en guerre. L'interprofession (qui rassemble tous les maillons de la volaille, de la sélection génétique à la transformation) demande que cette suspension ne soit pas reconduite. « Tout le monde parle de souveraineté alimentaire. En volaille, on est en train de dépendre de tout le monde », a déploré Gilles Huttepain, représentant des industriels à l'Anvol, à quelques jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture.
L'interprofession Inaporc s'était inquiétée la semaine dernière de la hausse de 3,4 % des importations de viande de porc sur les dix premiers mois de 2022. « Il faut voir que les importations (de porc) représentent 600 semi-remorques, 12 500 tonnes par semaine », a déclaré à des journalistes Thierry Meyer, président d'Inaporc et patron de la filière porc du groupe Bigard.
« J’ai opté pour un système très simple car c’est rentable »
270 000 vaches dans le désert algérien, est-ce vraiment possible ? Un agronome décrypte
Réformer ou garder ? 26 éleveurs dévoilent leur stratégie de renouvellement
La prochaine génération de tracteurs New Holland T5S débarque au Sommet de l'élevage
« J’ai gagné presque un mois d’IVV grâce aux colliers de détection de chaleur »
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Comment préparer une vache à la césarienne
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
T. Bussy (FNSafer) : « Beaucoup de monde pense que la Safer, c’est opaque »