Une bonne année prévue en 2023

Lancé en 2017, le projet Value de Sodiaal visait à limiter son exposition à la volatilité des prix. Il a fallu du temps mais le résultat est enfin là : le volume de lait mal valorisé est passé de 1 Md à 200 Ml. Ce changement aurait dû se voir sur les prix du lait dès l’an dernier, mais le retour de l’inflation en a décidé autrement. Les renégociations de prix ont traîné et n’ont commencé à être effectives qu’en juillet, en décalage avec l’augmentation du prix à la production. « La hausse des tarifs s’établit à 15 % en 2022 et à 10 % cette année », affirme Damien Lacombe, président de la coopérative, qui espère bien un ancrage durable des prix à ce niveau. Car la filière a besoin de retrouver de la rentabilité.

Formule de prix : un coût de production à 500 €

Ce mix-produit modifié est pris en compte dans la formule de calcul de prix de Sodiaal à partir de juillet. L’assemblée générale a approuvé ces changements. Désormais, les PGC pèsent 47 % (contre 40 % en 2022), la RHF (restauration hors foyer) passe de 40 à 38 % et les produits basiques de 20 à 15 %. Côté indicateurs, pour les PGC, Sodiaal a retenu l’indice de prix de vente industriel de l’Insee et un coût de production à 500 €/1 000 l, à parts égales. Ce sera le prix allemand pour la RHF et la valorisation beurre-poudre du Cniel pour les produits basiques. Les prix du troisième trimestre ont déjà été annoncés : 445 en juillet et 450 en août et septembre, saisonnalité incluse. L’objectif de l’année est fixé à 450 €/1 000 l pour le prix de base. Pour le bio, le prix reste lié à la valorisation. Sodiaal mise sur ces prix améliorés pour enrayer la baisse de la collecte. Elle s’élève à 2,1 % en 2022 (100 Ml de lait en moins) et s’accentue en 2023.

De 200 à 230 nouveaux éleveurs accueillis par an

Soutenir les installations devient un axe stratégique fort pour la coopérative qui accueille entre 200 et 230 nouveaux éleveurs chaque année. Des services vont voir le jour pour aider les nombreux adhérents – 50 % selon une enquête interne – qui rencontrent des problèmes de main-d’œuvre.

Par ailleurs, la transition agroécologique est entrée concrètement dans le quotidien de la coopérative. Elle estime qu’elle devra investir 250 M€ d’ici à 2030 pour tenir ses engagements, une baisse des émissions de GES de 30 % entre 2019 et 2030. Là encore, rien ne sera possible si la rentabilité n’est pas au rendez-vous. Le résultat net est négatif en 2022, les restructurations en cours, tout comme le décalage entre la hausse des prix du lait et celle des produits laitiers, ont pesé. Mais un résultat positif est attendu cette année.

Damien Lacombe se dit serein : « Les efforts réalisés ces dernières années montrent la capacité de la coopérative à relever des défis. » Celui de la transition est colossal, notamment en raison de l’énormité des financements nécessaires. La stratégie 2030 est en cours d’écriture et sera dévoilée l’an prochain.