Le service de remplacement, mis à disposition par sa coopérative, est un avantage qui a pesé dans la décision de Lionel Viguier de s'installer hors cadre familial en production laitière.
TOUS LES PRODUCTEURS LIVRANT À LA LAITERIE JEUNE MONTAGNE ont la possibilité de prendre, vingt jours par an, un salarié au tarif de 45 € la journée. Il s'agit de l'une des six personnes recrutées par la coopérative de l'Aubrac, qui collecte 15 millions de litres auprès d'une centaine de producteurs sur la zone AOP laguiole et aligot de l'Aubrac (Aveyron, Cantal et Lozère). Ce service est né en 1996 et, à l'instar des aides financières JA ou du dispositif d'accompagnement des cédants mis en place en 2010 par la coopérative, il participe à maintenir une dynamique d'installation sur le territoire. « Les nouvelles générations ne veulent plus être soumises à une astreinte permanente. C'est pourquoi le conseil d'administration a voulu proposer un service accessible à tous, quelle que soit la taille du troupeau. L'objectif était de conserver des unités de production familiales plus en phase avec les exigences du cahier des charges, à l'heure où 25 % de la collecte était incertaine », explique Christian Miquel, responsable amont de la coopérative.
« ÇA FAIT DU BIEN DE POUVOIR LÂCHER UN PEU »
Résultat, depuis quatre ans, on compte treize installations et l'âge moyen des éleveurs est passé de 45 à 43 ans. Ce service mutualisé représente 10 €/1 000 l sur la valeur ajoutée de la coopérative (pour un prix payé aux producteurs de 520 €), soit un coût total de 120 000 €. C'est la coopérative qui gère les plannings en donnant la priorité aux remplacements pour maladies ou accidents, « dans ce cas, cela n'a pas d'impact sur les vingt jours auxquels a droit l'éleveur ».
Enfin, dans un souci d'équité vis-à-vis des adhérents qui ont choisi de recruter sur leur exploitation, le dispositif prévoit une indemnisation pour ramener le coût journalier de leur salarié à 45 €, toujours dans la limite de vingt jours par an.
Dans la pratique, 40 % de ces journées sont utilisées pour un complément de main-d'oeuvre et 60 % pour des congés ou des week-ends à l'instar de Lionel Viguier, jeune éleveur installé en 2010 : « Je prends ces vingt jours chaque année en remplacement, pour autant de congés pris en famille, avec mon épouse et ma fille, explique-t-il. C'était un élément déterminant de ma motivation à m'installer seul sur la ferme de mon oncle. J'adore mon métier, mais ça fait du bien de pouvoir lâcher un peu. » En cas de besoin, Lionel prend d'ailleurs quelques jours supplémentaires, ils sont alors facturés plein tarif (115 €/j).
« LE SALARIÉ REPÈRE AVEC MOI PENDANT UNE JOURNÉE LES SPÉCIFICITÉS DE LA FERME »
La coopérative a mis en place un mode d'organisation qui aide à quitter sa ferme l'esprit tranquille : « Je reçois toujours le salarié une journée avant le remplacement pour qu'il repère avec moi les vaches à problèmes, les spécificités de la ration et de la ferme en général. » Les spécificités sont celles d'un élevage en étable entravée avec une alimentation tout foin en hiver et au pâturage avec traite ambulante en période estivale. À l'échelle de la coopérative, les salariés doivent s'adapter aux exigences sanitaires d'une production fromagère au lait crue où la grille de paiement de la qualité représente plus de 100 €/1 000 l. « Nous avons choisi un recrutement interne car nous avions besoin de vachers spécialisés formés à la production de lait cru, souligne Christian Miquel. C'est pourquoi chaque candidat à l'embauche est reçu par le conseil d'administration du groupement d'employeurs créé pour gérer ce service et présidé par Jean Salelles. Il suit une formation de deux mois qui correspond à sa période d'essai, soit deux fois deux jours chez chaque administrateur, puis se voit proposer un CDD d'un an avant de passer en CDI. »
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