Les agriculteurs français, qui dénoncent les cours trop bas de leurs productions, ont mené plusieurs actions lundi à Vannes, Caen ou encore dans l'Ain, alors que se déroulait un Conseil européen sur l'agriculture à Bruxelles.
Jeudi soir, le président de la République, François Hollande, a promis que « les choses allaient bouger » lors de ce Conseil européen, où la France compte notamment demander « un plan européen de stockage » pour désengorger le marché de la surproduction de lait et de porc. Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a appelé lundi sur France Info les ministres européens de l'Agriculture à se pencher sur trois sujets : la levée de l'embargo russe, l'étiquetage sur l'origine des produits et les prix d'intervention.
Pendant ce temps à Vannes, des agriculteurs en colère, soutenus par des ostréiculteurs et un collectif anti-taxes, ont encerclé la ville. Ils sont arrivés dès 6h00 en opération escargot et, en fin de matinée, ils tenaient six barrages bloquants ou filtrants à des ronds-points, mais l'accès à la ville restait cependant possible.
Le préfet du Morbihan a interdit par arrêté la circulation des véhicules agricoles lundi de 6h00 à 19h00 dans la commune de Vannes. Les agriculteurs se sont donc positionnés aux entrées de ville, filtrées par les forces de l'ordre pour empêcher le passage des engins agricoles. Environ 300 agriculteurs étaient mobilisés pour cette manifestation, selon Franck Guéhennec, président de la FDSEA du Morbihan, qui a affirmé que les manifestants resteraient sur place « toute la journée ».
En Normandie, 43 tracteurs, avec des remorques, ont effectué une opération escargot sur la RN13 entre Bayeux et Caen avant d'être bloqués vers midi à un rond-point menant à Caen par les forces de l'ordre.
« Il y a beaucoup de colère et de désespérance », a reconnu M. Beulin. « La balle est dans le camp des pouvoirs publics, à la fois communautaires et nationaux », mais aussi dans celui des « partenaires de la filière », dont la grande distribution sur laquelle le gouvernement a mis la pression vendredi, a-t-il ajouté.
Les agriculteurs, qui traversent une crise aiguë, multiplient depuis un mois les actions en France, et principalement en Bretagne. Dans cette région, ils ont multiplié les manifestations sur les routes, en y brûlant des pneus et déversant des tonnes de déchets, allant jusqu'à encercler Lorient et Rennes le 27 janvier lors d'une journée où ils ont mis en place près d'une trentaine de barrages en Bretagne.
Ils ont aussi manifesté dans toute la France devant les plateformes logistiques de la grande distribution. Ainsi lundi matin, dans l'Ain, des blocages étaient en cours devant trois plateformes logistiques. « On est prêts pour rester. On a des tentes, du chauffage et du café ! Ça se passe bien. Le directeur de la plateforme nous a dit qu'il comprenait la situation », a déclaré Pascal Girin, le président de la FDSEA du Rhône.
Les agriculteurs sont étranglés par la chute des cours et réclament entre autres des meilleurs prix d'achat de leurs produits. Les ministres de l'Agriculture et de l'Économie ont accentué la pression sur la grande distribution, vendredi, afin d'amener les grandes enseignes du secteur à revoir leurs pratiques de fixation des prix auprès des industriels et producteurs agricoles, asphyxiés par des rémunérations trop basses.
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
Le marché du lait Spot s’agite avec la rentrée
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?
L’Iddri suggère de briser « l’ambivalence » des chambres d’agriculture en matière de transition agroécologique