La conjoncture dégradée des commodités n'est pas liée à un repli massif de la demande mondiale, même si l'embargo russe n'a fait qu'aggraver la situation. Les causes sont également autres.
A la fin de décembre, la cotation de la poudre de lait 0 % continuait à décrocher affichant 1.800 €/t à 100 €/t du prix d'intervention, plancher qui devrait être atteint d'ici à quelques semaines.
La cotation Spot du beurre (nouveaux contrats) résiste un peu mieux (2.800 €/t) car la demande européenne de matière grasse, de crème notamment, est bonne.
À 2.250 €/t, la poudre grasse n'a pas de débouché sur le marché mondial car non compétitive face aux prix néo-zélandais.
Cette conjoncture dégradée des commodités n'est pas liée à un repli massif de la demande mondiale, même si l'embargo russe n'a fait qu'aggraver la situation. La cause première est bien l'augmentation de la production laitière.
En 2014, la collecte européenne a progressé de 6 milliards de litres, beaucoup trop pour les marchés. A quelle échéance retrouverons-nous un équilibre ? Les plus optimistes, et surtout les libéraux qui ne veulent pas entendre parler de régulation, font confiance aux lois du marché. Leur raisonnement est que la menace des pénalités, associée à un prix du lait dégradé au début de 2015, aboutira à une baisse de la production en Europe.
En Océanie aussi, le prix du lait encouragera les éleveurs à tarir les vaches plus tôt qu'à l'accoutumée. Cette offre de lait ralentie se conjuguerait alors avec un retour plus massif des acheteurs sur le marché mondial, attirés par des produits moins chers. Le tout pourrait amener à un retournement du marché sur le deuxième trimestre.
D'autres scénarios sont plus pessimistes et craignent que l'absence de quotas dans l'UE dès avril ne permette pas une limitation de l'offre. Ainsi, la Rabobank (Crédit agricole néerlandais) ne voit pas d'embellie sur les marchés laitiers européens avant décembre 2015.
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