« Êtes-vous d'accord avec le commissaire européen à l'Agriculture qui considère qu'une réduction collective de la production à l'échelon européen pourrait permettre de contribuer à inverser la tendance à la baisse du prix du lait, voire à sa hausse ? » C'est la question que l'AOP Grand Ouest (1) pose aux éleveurs français sous la forme d'un sondage en ligne depuis le lundi 20 juin 2016.
Réduction collective et volontaire
Diffusée auprès des OP et des coopératives, cette enquête vise à « montrer la volonté des producteurs de réduire collectivement, de façon volontaire et temporaire leur production. Ceci en vue de contacter la Commission européenne afin de lancer l'application de l'article 222 ». Christian Le Nan, président de l'AOP, n'est cependant pas pour une réduction obligatoire qui « peut avoir des conséquences assez lourdes pour les éleveurs qui se sont engagés financièrement, notamment les jeunes ». Il reste aussi à voir comment une telle mesure serait financée.
Christian Le Nan explique que l'initiative de cette enquête est née d'un échange avec des producteurs anglais (3), rencontrés lors du concours prim'holstein à Colmar (Haut-Rhin) à la fin de la semaine dernière. La « breed society » holstein UK a elle-même lancé un sondage similaire. Résultat : « 85 % des éleveurs sondés (2) seraient d'accord pour une réduction de volume en échange d'une compensation directe au producteur au niveau européen », détaille le président de l'AOP.
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(1) L'AOP de lait du Grand Ouest est née en octobre 2015 à l'initiative de cinq OP : l'OP Rolland, l'OP Léon et Trégor (Groupe Sill), l'APBO (Bel), l'OPLGO (Lactalis) et l'OP CLEPS Ouest (Savencia).
(2) 1 135 participants à l'enquête.
(3) 85 % des éleveurs laitiers anglais sondés sont prêts à réduire leur production en échange d'une compensation financière.
M.B.
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