La sécheresse exceptionnelle que connaissent les USA va coûter cher en concentrés aux éleveurs laitiers. Mais elle va sans doute sauver le prix du lait 2012. Car c'est ainsi dans un monde ouvert sans régulation : le malheur des uns, en l'occurrence les éleveurs laitiers de l'ouest américain, profite à d'autres. Et pourquoi ne pas rêver d'un autre accident climatique en Océanie, cet hiver ? Jackpot alors pour l'Europe avec, qui sait, de la poudre de lait à plus de 3 000 €/t, comme en 2007.
Voilà de quoi mettre un peu de baume au coeur à la filière laitière française qui, dans un marché déclinant depuis le début 2012, ne s'est pas épargné les coups bas. L'afflux de lait de la fin de campagne n'a pas été bien digéré par tout le monde. Les transformateurs qui n'avaient pas les moyens industriels de se dégager sur les marchés internationaux ont bu la tasse. Chacun a tenté de sauver sa peau. Et que je dénonce les contrats, et que je fabrique du lait UHT à gogo et, au pire, je dégage sur le marché Spot ! Avec, « in fine », des éleveurs à la collecte menacée et des décrochages sur le prix du lait.
Les laits flottants qui en résultent déstabilisent toute la filière, car ne doutons pas qu'ils profitent à certains pour s'approvisionner à bon prix. Comme quoi, la sous-capacité industrielle de la filière française ne fait pas que des malheureux. La FNPL a demandé que ces laits flottants fassent l'objet d'un diagnostic au niveau de l'interprofession afin d'identifier les forces et les faiblesses de la transformation. À peine deux ans après le rapport McKinsey qui pointait déjà des lacunes notoires, aurons-nous prochainement les éléments pour y voir clair ? Au moins jugerons-nous de l'ambition de la filière pour l'après 2015… s'il en est une.
Par Dominique Grémy, rédacteur en chef adjoint
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