Une nouvelle page va s'écrire pour le prix du lait. Finies les recommandations Criel. Envolé le vieux rêve syndical d'un prix de base unique. Ses modalités de fixation sont appelées à une révolution. Le Cniel garde l'élaboration et la publication d'indicateurs reflétant l'évolution des marchés et de la collecte. Et c'est tout. Les discussions entre les privés et les OP ou au sein des coopératives définiront le reste. À savoir : le soin de retenir ou pas ces indicateurs et de les moduler pour fixer un prix de base. À eux de choisir le niveau de valorisation des grammes de TP et TB. Même la grille de saisonnalité n'est plus immuable, certains industriels privés commencent déjà à la revoir. Renvoyé aussi au domaine contractuel ou au sein des coopératives le choix d'appliquer la flexibilité et de lisser le prix payé.
Pour peser face aux laiteries, les producteurs ne pourront plus compter sur le politique, mais sur leur seule force économique. Il leur faudra donc se convaincre qu'individuellement ou à l'échelle d'une OP trop liée à sa laiterie, ils ne seront jamais gagnants à terme. Leur seule échappatoire sera d'avoir l'intelligence de jouer collectif. En ces lendemains d'élections, on attendrait donc des vainqueurs qu'ils fassent le premier pas de ce rassemblement. Il y aurait là tout un symbole. Certes, pour vivre, les syndicats sont obligés de cultiver leurs différences. Mais s'ils veulent qu'un maximum de producteurs survivent, ils ont le devoir de se retrouver sur l'essentiel : la défense du revenu via la gestion du couple volume-prix. Face aux privés, cela passe par des OP fortes et solidaires avec, à leur tête, des responsables fins négociateurs et non des béni-oui-oui. Et pour les coopératives, par une base exigeante avec ses élus.
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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