On pouvait légitimement douter de l'efficacité d'une grève. À tort. Jamais on aura vu un ministre aussi pugnace à défendre la régulation et à chercher des solutions à la crise. Difficile, en revanche, de saisir l'opposition de la FNSEA à ce cri de désespoir des campagnes. Tout en se disant « respectueuse de ce choix individuel », elle n'a cessé d'allumer des contrefeux. Expliquant qu'il était inefficace pour bouger l'Union et suicidaire pour les trésoreries. Comme si ceux qui ont osé ne le savaient pas. Résumant les doléances de la grève aux 40 c/l... une chimère il est vrai, tant que l'UE laitière n'est pas le Canada (avec une seule organisation de producteurs gérant toute la collecte). Mais surtout, passant sous silence le coeur du combat : obtenir une base juridique pour pouvoir discuter des volumes entre les producteurs et les laiteries. Bref, l'outil vital à une contractualisation qui, pour réguler de façon efficace, devra se gérer collectivement.
Pourquoi ce tir de barrage, alors que le but est celui pour lequel vous militez avec conviction depuis des années ? Incompréhensible. Et surtout maladroit alors que les producteurs sont condamnés à s'organiser pour peser face à des transformateurs de moins en moins nombreux. La profession ressort encore plus divisée syndicalement qu'elle ne l'était avant la grève. Alors, de grâce, mettez tous votre orgueil dans la poche pour vous retrouver d'urgence sans étiquette sur l'essentiel, poussant dans le même sens. Ce n'est qu'à ce prix que Bruno Le Maire a une petite chance dans sa quête du Graal. Il n'a en vérité posé que la première pierre de la maison « régulation ». Les murs restent à construire, le toit à poser.
Par Jean-Michel Vocoret, rédacteur en chef
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