Les oreilles de Sodiaal ont encore sifflé. Cette fois, c'est à l'AG de l'OPL. Trente ans que je suis l'actualité laitière, trente ans que j'entends des langues de vipères quand il s'agit du n° 1 de la coopération. Certes, son passé, comme celui d'un autre géant coopératif, l'ULN aujourd'hui disparue, est loin d'être glorieux. Mais c'est du passé.
Oui, Sodiaal a fait des boulettes, qui l'ont conduit dans le rouge vif en 2005. Non, il n'est pas « un géant à l'Ouest », comme le présente le livre Les Cartels du lait. La vérité est qu'il est un groupe industriel toujours en cours de reconstruction et en quête de rentabilité, dans un contexte d'hyper volatilité des plus défavorables. Oublier les efforts colossaux déployés pour redonner de la compétitivité à sa filiale emmental, et ceux en cours pour redresser son lait de consommation, c'est être de parti pris. Comme omettre de dire que Sodiaal, c'est aussi la garantie pour certains, en zone difficile ou en déprise, d'être demain collectés.
Le nouveau Sodiaal est un pari sur l'avenir, celui de producteurs avec l'ambition de tirer de la valeur ajoutée de leur lait. C'est aussi le pari de lait français présent sur un marché mondial qui, la crise passée, repartira. Car on n'arrêtera pas la croissance démographique en Asie et en Afrique. Alors plutôt que de cracher son venin sur Sodiaal, tous devraient prier, pour le prix du lait, qu'il réussisse. Et pourquoi ne pas aussi braquer les projecteurs sur un Lactalis, lui qui, en 2013-2014, a dérogé à son contrat ? Les euros gardés dans sa poche auraient été les bienvenus. L'absoudre en comparant son prix du lait à un Sodiaal, qui cumule les handicaps, est un peu court ? Jaugez Lactalis, comme Savencia ou Bel, plutôt par rapport à FrieslandCampina, ristourne comprise.
Par Jean-Michel Vocoret.
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