Que cela plaise ou non, il faut se faire à l'idée : le secteur laitier passe à la moulinette libérale. Les amortisseurs du marché à la française qui, bon an mal an, ont permis aux producteurs de traverser les crises sont, un à un, mis à mal. Exit la concertation sur les allocations provisoires de quotas au sein de FranceAgriMer. Exit la taxe fiscale affectée, laissant la voie libre aux laiteries pour instaurer un prix C dissuasif ou une pénalité.
Le bon sens voudrait que l'on maintienne une certaine régulation des volumes après les quotas. Un marché en crise occasionne des dégâts socio-économiques dont on ne calcule jamais la facture. L'Europe ferait bien de s'inspirer de l'Inde, soucieuse de son équilibre. Or, aucune majorité ne se dégage ni au Parlement européen ni au Conseil des ministres pour changer le cap.
Les producteurs doivent se préparer à vivre dans un univers laitier plus compliqué, dans lequel les industriels auront les coudées plus franches. Les interrogations qui traversent aujourd'hui la filière sur le prix du lait témoignent de cette évolution. L'une concerne les grilles interprofessionnelles régionales sur le paiement de la qualité. Leur application repose aujourd'hui sur un consensus. Concurrence oblige, la tentation peut être grande pour des industriels de définir leur propre barème.
Le paysage change pour la défense du revenu. Les organisations de producteurs seront en première ligne, et non plus les syndicats. Charge à eux d'apporter leur expertise technique et économique aux organisations de producteurs. Un rôle bien plus en amont que celui qu'ils jouent aujourd'hui. Au risque de sortir du décor.
Par Claire Hue, grand reporter
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