La filière laitière se spécialise et se concentre

Seules les productions fermières (saint-nectaire fermier et salers) génèrent une valeur ajoutée significative aux producteurs.© JÉRÔME CHABANNE
Seules les productions fermières (saint-nectaire fermier et salers) génèrent une valeur ajoutée significative aux producteurs.© JÉRÔME CHABANNE (©)

L'agrandissement des exploitations et la diminution du nombre des ateliers de transformation concentrent une filière laitière qui veut croire en son avenir.

E n quinze ans, nos paies du lait ont changé cinq fois d'en-têtes en passant d'une petite coopérative locale à des structures toujours plus grosses. Depuis janvier 2014, nous avons appris que nous livrions désormais notre lait au groupe Sodiaal. Le danger pour les producteurs est de voir s'éloigner le pouvoir décisionnel et de ne pas avoir notre mot à dire, explique un groupe d'éleveurs du Cantal. Nous allons jouer dans la cour des grands sans en connaître toutes les règles ! ». Pour le président de la région de Sodiaal Massif central, Laurent Duplomb, éleveur en Haute-Loire, « cette fusion avec 3A, qui intègre 2 100 producteurs et 470 millions de litres, sera très favorable à la filière. Le poids du groupe Sodiaal Union et sa diversité de produits permettront d'être plus efficaces face aux centrales d'achats des GMS ». De fait, Sodiaal intègre par cette absorption 40 000 t de fromages AOP dont la volumineuse appellation cantal (14 000 t de production en 2013) produite sur les sites de Saint-Mamet et Talizat.

Un plateau de fromages diversifié

Valoriser une forte tradition fromagère reste un défi permanent pour la région qui produit 94 500 t de fromages dont 42 % en AOP. Les cinq appellations d'origine (cantal, salers, saint-nectaire, bleu d'Auvergne et fourme d'Ambert) absorbent ainsi 26 % du lait produit mais seules les productions fermières (saint-nectaire fermier et salers) génèrent, à ce jour, une valeur ajoutée significative aux producteurs. « Les AOP maintiennent le lait et les outils de transformation ancrés à leur territoire, souligne Jean-François Ponsot, directeur du Criel Auvergne-Limousin. Le fort engagement des producteurs dans les nouveaux cahiers des charges des AOP témoigne de leur volonté d'avancer. Nous constatons aussi un fort dynamisme dans les installations et la modernisation des ateliers. »

Les entreprises investissent

Les entreprises en place témoignent elles aussi de leur foi en l'avenir du bassin laitier auvergnat en poursuivant leurs investissements : agrandissement de l'usine Lactalis à Riom-ès-Montagnes, nouvelle tour de séchage Sodiaal à Bas-en-Basset (Haute-Loire). Le groupe Bongrain poursuit quant à lui ses investissements sur son site de Beauzac produisant le Saint-Agur à partir du lait de 350 producteurs. « La croissance de cette marque phare de notre entreprise garantit la pérennité du site », souligne Philippe Sellier, directeur des ressources laitières de la Compagnie fromagère de la Vallée de l'Ance.

MONIQUE ROQUE-MARMEYS

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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