Fin octobre, dans les beaux quartiers de la capitale, se déroulait la cinquième édition des Trophées du bien-être animal. Une cérémonie où 28 récompenses ont été attribuées à des entreprises de l'agroalimentaire et à des distributeurs qui prennent des engagements concrets en faveur du bien-être des animaux d'élevage. L'organisateur de l'événement est le CIWF, pour Compassion In World Farming (intraduisible en français, disons : pitié pour tous les animaux de ferme). Il s'agit d'une ONG britannique créée en 1967 par un éleveur laitier « en réaction à l'intensification de l'élevage et à l'impact négatif que cela a sur le bien-être des animaux », peut-on lire sur le site internet du CIWF, qui se présente aussi comme l'organisation internationale de référence dédiée à la défense des animaux d'élevage. Sa mission est on ne peut plus claire : proposer des alternatives à l'élevage intensif. « Nous voulons mobiliser l'opinion publique et les décideurs, et associer les entreprises à nos actions. »
Et le CIWF s'attribue quelques succès, comme la fin des cages individuelles pour les veaux de plus de huit semaines, l'interdiction des cages conventionnelles pour les poules pondeuses et des cages de gestation pour les truies. D'ailleurs, ces trophées font la part belle à l'élevage hors sol avec les catégories « uf d'or », « Poulet d'or » et « Porc d'or ». La catégorie « Vache d'or » n'avait que trois lauréats. Mais aucun doute, l'élevage laitier est sous surveillance. « Aujourd'hui, il n'existe pas de directive européenne fixant les standards pour la protection des vaches laitières. Pourquoi sont-elles oubliées alors que dans certains élevages, on exige d'elles une productivité maximale qui s'accompagne souvent de blessures, de mauvaise santé et d'une courte vie ? », écrit le CIWF.
300 000 signatures pour une législation
Fin octobre, l'organisation remettait une pétition de 300 000 signatures à la Commission européenne pour demander notamment une législation spécifique capable de protéger le bien-être des vaches dans l'UE.
L'entreprise agroalimentaire qui souhaite prétendre à un trophée doit démontrer que son approvisionnement répond à un cahier des charges. Celui des « Vaches d'or » implique un accès au pâturage, avec des indicateurs sur le niveau des boiteries, des mammites, du taux de réforme et de l'état d'engraissement. Le confort des vaches en stabulation et le comportement du troupeau sont aussi évalués. Aujourd'hui, le conseil de CIWF est de « privilégier les produits laitiers bio ». Cette année, la coopérative néerlandaise Campina était récompensée pour son programme qui offre une prime aux éleveurs qui pratiquent le pâturage (voir L'Éleveur laitier nos 215 et 216). Dans un palmarès très anglo-saxon, peu d'entreprises françaises (la marque Les 2 vaches de Danone a été récompensée en 2011), mais ne doutons pas que ce mouvement prendra de l'ampleur et s'imposera aussi à la filière laitière française.
DOMINIQUE GRÉMY
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