Les relations restent houleuses entre l'industriel lavallois et ses livreurs qui refusent un prix politique. Des actions syndicales ont émaillé le mois de juillet.
Le feuilleton de l'été est venu de Lactalis, une nouvelle fois en conflit avec ses livreurs au sujet du prix du lait. En cause, des divergences sur l'interprétation de la position du médiateur. Celui-ci avait recommandé, le 25 avril 2013, une hausse du prix du lait de 25 €/1 000 l en moyenne sur l'année 2013, « indépendante des prix contractuels propres à chaque collecteur ». Sur cette base, Lactalis a annoncé, le 8 juillet, un prix moyen annuel en hausse de 25 €, soit 340 € environ.
Cette application d'un prix politique implique la suspension des modalités de calcul prévues au contrat. Celles-ci s'appuient sur les grilles interprofessionnelles (saisonnalité, flexibilité additionnelle...). Mais surtout, elles reposent sur des indicateurs de marchés. Or, sur le deuxième semestre, ceux-ci sont favorables aux producteurs. « Pour les livraisons d'août, par exemple, Lactalis annonce un prix de base à 356 €/1 000 l en Basse-Normandie alors que les indicateurs de marché sont à 361 €. S'y ajoute une flexibilité additionnelle positive à 2,65 € pour Lactalis », s'insurge Sébastien Amand, président de l'Unell. Ses calculs indiquent que sur 2013, la différence entre le prix de Lactalis et celui que donnent les indicateurs se situerait autour de 6 à 7 €.
Si l'Unell a défendu sa vision au nom de ses OP adhérentes et épaulée par la FNPL, d'autres groupements ont tenté de négocier en direct avec l'entreprise. C'est le cas de la future OP Ouest Lactalis qui attend son agrément. Pour eux, la hausse de 25 €/1 000 l ne doit concerner que les volumes dédiés aux PGC France, soit 55 % de la collecte. Pour le reste, les indicateurs doivent s'appliquer. Ce groupe s'oppose aussi au prix de référence 2012 utilisé par Lactalis. L'entreprise se base sur le prix payé qui inclut une flexibilité additionnelle négative de 6 €. Or, celle-ci n'a pas à s'appliquer une deuxième fois en 2013.
Les concurrents observent et pourraient s'aligner
Ces heurts montrent bien que la contractualisation sous sa forme actuelle ne garantit nullement la sécurité des producteurs, dès lors que le rapport de force reste déséquilibré. Puisque les discussions n'ont pas abouti, l'Unell étudie l'opportunité d'une action juridique contre Lactalis pour non-respect du contrat. Une démarche qui présente l'inconvénient de n'aboutir que dans de longs mois.
L'issue de ce combat n'est pas neutre pour l'ensemble des éleveurs. Car il est clair que les autres industriels sont à l'affût. Si Lactalis devait payer un prix du lait manifestement plus bas, nul doute que les concurrents s'aligneraient.
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