Petit séisme dans le monde de la sélection. À trois mois de l'échéance de son contrat d'adhésion de cinq ans à Gènes Diffusion, Elitest a officiellement notifié son intention de ne pas le renouveler. Les coopératives d'IA (Vosges- Haute-Marne, Meuse, Moselle et Alsace) que regroupe Elitest depuis deux ans, étaient depuis 2007 (date de la dislocation de l'Uneco) engagées avec le groupe nordiste pour les schémas de sélection Holstein et charolais. Avec ce départ, Gènes Diffusion perdra, au 1er janvier, 20 % de son activité (280 000 IA prim'holsteins et 40 000 IA charolaises). S'y ajoutent les quelque 20 000 IA cotisantes de Géniatest (CIA de Haute-Saône et du Doubs-Territoire de Belfort) qui avait aussi notifié, il y a trois ans, sa volonté de mettre un terme à son engagement.
La conquête de l'Ouest au coeur des divergences
La décision d'Elitest a visiblement surpris dans le Nord. « Les orientations du projet d'entreprise à cinq ans avaient fait l'objet, début 2012, d'une réflexion et été approuvées par l'ensemble des coopératives adhérentes », remarque-t-on chez Gènes Diffusion qui reste serein. C'est pourtant le coeur de la stratégie de la conquête de l'Ouest suivie par le groupe qui apparaît au coeur des divergences. L'implantation, débutée en 2010, d'un réseau d'inséminateurs sur l'ancienne zone historique d'Amélis (Calvados, Ille-et-Vilaine, Manche et Mayenne) n'a, semble-t-il, jamais été du goût de certains coopérateurs dans l'Est. Les tensions récentes au sein de Valogène (lire ci-contre) ont apparemment été de trop pour eux. Alors, retrait définitif ou juste pour négocier ? On aurait atteint un point de non-retour du côté d'Elitest. « Oui au développement des entreprises, mais pas à n'importe quel prix. Ce ne sont pas nos valeurs », explique Damien Tiha, président d'Elitest. L'union se projette déjà dans l'avenir et travaille à un autre partenariat. Car une chose paraît sûre : Elitest ne veut pas être qu'un distributeur de doses mais participer à un ou des schémas de sélection.
JEAN-MICHEL VOCORET
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