Comment encourager ses livreurs à la conversion bio lorsque le prix du lait conventionnel est porteur depuis deux ans ? C'est l'équation que doit résoudre Stonyfield France, filiale de Danone. Elle fabrique des yaourts bio sous la marque Les Deux vaches, à l'usine du Molay-Littry (Calvados). Même en passant la prime de conversion à 50 €/1 000 l en 2011, elle n'a enregistré qu'une conversion parmi les 210 producteurs basnormands et trois cette année. « Malgré tout, la construction d'une collecte bio propre avance, souligne Daniel Tirat, directeur de Stonyfield France. Mi-juin, nous avons réalisé notre premier ramassage auprès de onze producteurs. » Ils fournissent 4 Ml sur les 8 Ml dont a besoin aujourd'hui Stonyfield. La différence est assurée par Biolait.
Le projet Reine Mathilde pour plus de lait bio
« Il n'y a pas une seule logique à la conversion. Chaque producteur se détermine en fonction de la conjoncture, de ses craintes et ses contraintes. » C'est ce qu'il va défendre à l'automne auprès du Fonds Danone pour l'écosystème qui alloue un budget de 1 M€ de 2010 à 2014 pour doubler les volumes de lait bio et le nombre d'éleveurs en Basse-Normandie. Ce projet, dit Reine Mathilde, n'est pas exclusif aux acteurs Danone. Il est ouvert à la filière du lait régionale. Chapeauté par l'Institut de l'élevage, des animations et des partenariats se multiplient. Une ferme-vitrine dans le Calvados, chez qui des essais fourragers sont réalisés, a ouvert ses portes quatre fois en deux ans. Des formations en direction des vétérinaires et des éleveurs sont organisées. Une trentaine de prédiagnostics sont réalisés chez des éleveurs intéressés... « Nous contribuons à créer une dynamique qui s'inscrit dans le long terme », estime Daniel Tirat. Il aborde le marché des produits frais bio dans le même esprit. De 18 % de parts de marché détenus aujourd'hui, il espère atteindre les 30 à 35 % ces prochaines années.
CLAIRE HUE.
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