Les contrôles de performances de la Loire-Atlantique et ceux du Maine-et- Loire viennent d'officialiser leur fusion, le 5 juin dernier. La nouvelle entreprise, baptisée Élevage Conseil Loire-Anjou, assure désormais les services du contrôle laitier et de Bovin croissance dans plus de 4 000 élevages. Elle emploie près de 300 salariés.
Cette stratégie de la fusion avait été initiée en 2007 par la Mayenne et la Sarthe pour former le Clasel. Elles ont été suivies l'année suivante par le Morbihan, les Côtes-d'Armor et le Finistère, réunis sous la structure Bretagne Contrôle laitier Ouest. Depuis, d'autres regroupements se sont réalisés et certains se préparent (Manche, Calvados et Haute-Normandie). Cette stratégie est censée répondre à la baisse inexorable du nombre d'exploitations laitières. En regroupant leurs adhérents, les entreprises de conseil se construisent une surface de clientèle suffisante pour avoir les moyens de financer des compétences techniques de haut niveau : nutritionnistes, et vétérinaires capables de renforcer les conseillers de terrain et d'intervenir comme experts dans les élevages. L'exigence toujours plus grande des éleveurs l'impose, la concurrence aussi. Curieusement, ce sont les entreprises qui ont encore une taille respectable qui fusionnent, quand les plus petites, qui auraient grand besoin de se donner un peu d'air, restent isolées. « Nos deux départements auraient pu continuer sans fusionner, mais nous avons voulu anticiper l'avenir. C'est également une manière de répondre à l'affluence de nouveaux projets : monitoring, génomique, analyse de fourrage, etc., et de rester le leader du conseil en élevage. »
Peu d'économies d'échelle
Dans ce concert de fusions, le département de l'Orne fait figure d'exception. Pas question pour Orne Conseil Élevage et ses 1 400 adhérents de fusionner avec l'un de ses voisins. Et ça va plutôt bien pour eux : des innovations pointues chaque année, un chiffre d'affaires conseil en progression et des comptes à l'équilibre. L'entreprise dispose d'une équipe de 119 salariés, dont 4 ingénieurs d'encadrement et un vétérinaire. « Ce n'est pas une volonté particulière de faire cavalier seul, mais nous avons initié depuis dix ans un projet d'entreprise qu'il aurait été compliqué de mener de front avec une fusion. Et je ne suis pas persuadé que dans notre métier de conseil, devenir plus grand permette d'être plus efficace. Il y a peu d'économies d'échelle à faire. L'important est de former une équipe solide. C'est ce que nous avons réussi à faire », explique Michel Ernault, président d'Orne Conseil Élevage.
Qu'en sera-t-il demain ? Les stratégies de fusion pourraient-elles aboutir à des stratégies de concurrence, les gros dévorant les petits ? Aujourd'hui, un pacte de non-agression semble établi. Le contrôle de performances, agréé tous les cinq ans après un appel d'offres, a défini des frontières. Mais qui sortira du bois le premier ? Avec moins de 30 000 éleveurs laitiers annoncés en 2035, il faut s'attendre à des hostilités sur le marché du conseil en élevage.
DOMINIQUE GRÉMY
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