Le courrier dernièrement envoyé par la laiterie Dischamp à une petite centaine de producteurs sème le trouble dans le sud-est du Cantal. En cause : le maintien de la collecte de leurs 20 millions de litres de lait à compter d'avril 2013. Sur les 170 producteurs d'une zone regroupant la Châtaigneraie, la Margeride et le canton de Mauriac, seuls sont concernés 94 producteurs non engagés dans l'AOP cantal. « C'est le lait standard qui pose un problème, explique Gérard Brunhes, directeur de la laiterie. En mai, nous avons vendu le lait Spot entre 160 €/1 000 l et 200 €/1 000 l pour un prix d'achat de 312 €/1 000 l. Nous alertons nos producteurs sur les difficultés des entreprises dans de telles conditions de marché. »
Une problématique plus globale à l'Auvergne
Depuis janvier 2012, la laiterie souffre de fait d'une rupture d'un contrat de 20 millions de litres de lait standard avec le GLAC, ce dernier ayant repris par ailleurs à son actif 40 millions de litres au dépôt de bilan de l'URCVL. Dischamp, entreprise familiale du Puy-de-Dôme et spécialisée dans l'AOP saint-nectaire, s'est implantée en 1989 dans le sud du Cantal. Elle y transforme 15 millions de litres en AOP cantal. « Nous ne trouverons pas des solutions individuelles satisfaisantes pour chacun de ces laissés-pour-compte, commente Michel Lacassagne, président du Syndicat des producteurs de Châtaigneraie livrant à Dischamps. Valoriser localement ce lait nécessiterait les moyens d'entrer dans des démarches existantes de qualité, l'obtention d'une vraie plus-value sur le lait de montagne ».
La problématique n'est d'ailleurs pas cantonnée à ces 20 millions de litres de la Châtaigneraie, la Margeride et du canton de Mauriac. Il y a au total en Auvergne 150 millions de litres non valorisés aujourd'hui en AOP.
MONIQUE ROQUE-MARMEYS
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