Lacopab recherche partenaire industriel

Monoproduit, la fromagerie de Leyment est positionnée sur le seul marché très concurrentiel de l'emmental
Monoproduit, la fromagerie de Leyment est positionnée sur le seul marché très concurrentiel de l'emmental (©)

À moins de trouver un nouveau partenaire industriel d'ici à l'automne, la fromagerie Leyment dans l'Ain est menacée de fermeture.

Fin 2011, le non-renouvellement des contrats d'achat de lait et de location-gérance qui liaient l'emmentaliste Dominici à la coopérative Lacopab a obligé cette dernière à reprendre en direct la gestion de sa fromagerie du Leyment, dans l'Ain (52 Ml de lait). Propriétaire des murs, les soixante adhérents de la coopérative avaient contractualisé depuis dix ans la fabrication, la commercialisation et l'affinage de leurs meules d'emmental à la société Dominici. Or, celle-ci a été rachetée il y a quelques années par une société du groupe Albert Frères, le milliardaire belge (ex-détenteur d'Entremont). « Les nouveaux propriétaires, explique François Conand, le président de Lacopab, n'ont pas souhaité renouveler les contrats qui arrivaient à échéance au 31 décembre dernier. Ils veulent se retirer de ce secteur d'activité et vendre la société d'affinage Fromagers Savoyards qu'ils possèdent encore à Montmélian en Savoie. Ils se sont engagés à affiner et à commercialiser notre emmental blanc (non affiné) jusqu'à fin 2012. »

150 exploitations et plus de 50 Ml sur la sellette

Un coup très dur pour les producteurs de Leyment, dont le prix du lait est à la traîne depuis des années, du fait de la mauvaise tenue de l'emmental.

La dizaine de contacts pris pour trouver un nouveau partenaire n'a pas abouti. Les discussions engagées, notamment avec le groupe Centurion (emballeur-conditionneur propriétaire de plusieurs ateliers dans l'est de la France), ne sont pas concrétisées. « Il nous reste quatre pistes sérieuses à approfondir, deux françaises et deux étrangères, précise François Conand. Le temps presse : en l'absence de repreneur d'ici à l'automne, il nous faudra envisager la fermeture de l'usine. »

Un site fonctionnel, bien entretenu et aux normes, qui ne fonctionne actuellement qu'à moitié de sa capacité (100 Ml) : outre les 17 Ml des adhérents de Lacopab, l'usine travaille les 35 Ml d'ex-livreurs à l'URCVL*. Ces litrages avaient été repris, fin 2009, par Dominici.

L'idée de saturer l'outil par des rachats de lait extérieurs, pour atteindre une production annuelle d'au moins 10 000 t d'emmental et optimiser les coûts, se heurte à l'absence de débouchés rémunérateurs. « En mai, nous étions partis pour fabriquer 800 t d'emmental comme en avril, mais nos acheteurs n'étaient près à n'en payer que 600 t », rapporte le président de Lacopab.

Alors que le prix du lait s'est élevé à 280 €/1 000 l sur les trois premiers de l'année et à 290 € en avril et mai, François Conand veut encore croire à l'avenir du site. « Sa fermeture serait un choc pour les 150 exploitations concernées et pour la filière rhône-alpine qui ne pèse déjà plus grand-chose par rapport à celle de l'ouest de la France. » Le site absorbait en effet une partie des excédents de la région où les tours de séchage sont saturées. Les achats de lait excédentaires avaient été interrompus en 2011 par les nouveaux propriétaires.

ANNE BRÉHIER

* Coopératives Bresse Val de Saône, Dombes côtières et Bugey-Valromey réunies au sein d'une OP « Leyment'al »..

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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