L
a facture globale va s'élever à plus de 30 000 €, il nous manque 150 t de matières sèches par rapport à une année normale », explique Michel Veschambre, installé avec son fils Simon à Cheylade, dans les Monts du Cantal. L'exploitation de 114 ha, dont 35 ha d'estives, abrite 50 montbéliardes pour un quota de 300 000 l de lait, et 10 salers conduites en allaitantes et non primées. Avec des vêlages groupés en février-mars, l'éleveur privilégie le lait d'été produit à l'herbe. Les pics de lactation correspondent de fait à une grande richesse des pâtures en mai-juin. L'année 2011 restera dans les mémoires pour les difficultés entraînées par une sécheresse exceptionnelle. « Il est tombé 10 mm d'eau entre mars et juillet, alors que nous sommes réputés être l'un des coins les plus arrosés de France avec une moyenne annuelle de 170 mm, poursuit l'éleveur. En mai, alors qu'il a fallu redonner du foin aux vaches mises à l'herbe, je me suis demandé si nous allions nous en sortir ! » Tous les prés ont été déprimés. Pour compenser le manque d'herbe disponible, l'éleveur a doublé la quantité de concentré pour maintenir la production à 25-30 kg par jour. Sur les 45 ha habituellement fanés, seuls 22 ha le seront avec un rendement diminué de 50 %. Le stock disponible est de 220 bottes au lieu des 750 nécessaires. En juillet, Michel a acheté 25 t d'un aliment espagnol, distribué à raison de 8 kg/vache par jour. Cela lui a permis d'économiser un peu l'herbe, tout en maintenant la production. Cet aliment, qui a coûté 297 €/t, a l'avantage de fournir des fibres longues et de coûter un peu moins cher qu'un concentré VL.
Une ration hivernale à définir
Pour la ration hivernale, l'éleveur hésite encore entre une ration à base de foin (180 €/t) + un aliment espagnol, ou un mélange d'ensilage de maïs plante entière (98 €/t) complété par du foin de luzerne (230 €/t). La distribution dans une étable entravée classique privilégiant le foin, un camion de paille et un autre de foin sont d'ores et déjà commandés. L'éleveur va aussi tarir plus précocement et privilégier les prochains débuts de lactation. Les ventes des réformes laitières ont été avancées en juin plutôt qu'en août. Enfin, tout le troupeau salers est en vente afin de dégager de la trésorerie. « L'objectif est de produire, dans les meilleures conditions possibles, un quota augmenté de 52 000 l pour la campagne laitière en cours », explique Michel Veschambre, qui a acheté 30 000 l de quota et reçu une attribution de 22 000 l. Une enquête de terrain, conduite par la chambre d'agriculture chez dix-huit producteurs répartis dans tout le département, témoigne que tous ont dû acheter du foin, qu'un sur deux a implanté ou augmenté des cultures de maïs ou de sorgho, et que dans deux tiers des cas, une décapitalisation du cheptel est amorcée. Le département n'est pas reconnu en totalité dans la procédure « Calamités ». Un dossier concernant les cantons et les communes laissés pour compte doit être réexaminé à Paris le 25 octobre.
MONIQUE ROQUE-MARMEYS
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