Stress. Après un bon début de printemps, le manque d’eau en mai et début juin fait craindre une troisième sécheresse.
L’ année culturale et fourragère s’annonce encore bien compliquée. L’hiver pluvieux a empêché le semis de céréales dans certaines parcelles ou une levée correcte. Selon les statistiques agricoles, les surfaces en blé ont reculé de 7,5 % par rapport à 2019, celles de triticale de 3 %. Des reports se sont faits sur l’orge de printemps (+ 9 %). Ce n’est pas suffisant. Il manque 330 000 hectares de céréales (- 4,3 %).
Paille : pas de panique
Risque-t-on un déficit de paille, accentué par des blés qui ont souffert, ce printemps, du temps sec ? En Normandie, la chambre d’agriculture du Calvados anticipe. Pour les litières, elle rappelle l’intérêt des menues pailles ramassées à la moisson, ou des cannes de maïs pour les génisses ou les taurillons(1). Pour autant, pas de panique ! D’abord, parce que vous êtes un certain nombre à avoir devancé une éventuelle pénurie par des achats en fin d’hiver. L’an passé, les bons rendements en paille ont permis des stocks chez les céréaliers. « On en trouve encore dans la zone céréalière entre Chartres et Orléans, même si celle qui reste est de qualité légèrement inférieure », indique un négociant normand. Toujours en Normandie, cet été, peut-être y aura-t-il des possibilités d’achats au champ, car les capacités de stockage des céréaliers seront occupées par le lin qu’ils ne peuvent pas vendre cette année, à cause du coronavirus, en Chine. Les Hauts-de-France, très céréaliers, la Lorraine et le Puy-de-Dôme n’affichent pas non plus de véritables inquiétudes.
Le sorgho monte jusque dans le nord de la France
Ce sont la saison de pâturage et la constitution des stocks fourragers qui stressent les éleveurs partout en France. Si la pousse précoce a permis d’avancer la mise à l’herbe et de réaliser une à deux coupes en mai, tous les yeux sont rivés sur la météo depuis début juin. Dans l’Est et en Rhône-Alpes en particulier, après plusieurs semaines sans pluie, vous craignez une troisième sécheresse. Si, en plus, votre maïs a subi des attaques de corbeaux, choucas ou sangliers, le découragement guette. « Les éleveurs ne restent pas les bras croisés, pointe Jessica Thoni, de la chambre d’agriculture de Moselle. Ils diminuent l’âge au premier vêlage et le taux de renouvellement par moins de réformes. Ils sacrifient des surfaces de céréales pour des prairies et utilisent les coproduits. Le sorgho multicoupe et le méteil se démocratisent. » Qui l’aurait cru il y a encore trois ans : le sorgho est même aujourd’hui testé dans le Nord-Pas-de-Calais.
(1) À lire sur notre site www.eleveur-laitier.fr :
Notre dossier « Fourrages » publié le mois dernier.
« Des cannes de maïs comme litière pour les génisses».
« Un récupérateur de menue paille fabriqué par une Cuma ».
Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
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