«Q uand on supprime un site, on accompagne la déprise laitière. Ce serait contraire à nos valeurs coopératives », estime Pascal Lebrun, président d’Eurial. Plutôt qu’agrandir l’usine de mozzarella d’Herbignac, en Loire-Atlantique, (40 000 tonnes), la branche lait du groupe coopératif Agrial fait le choix de reconstruire la fromagerie de Luçon (Vendée), à moitié détruite le 14 février par un incendie.
Jusque-là, elle produisait 16 000 tonnes de mozzarella. « Délocaliser signifiait transporter le lait des 350 producteurs qui approvisionnent Luçon vers Herbignac. Cela n’aurait pas été cohérent, d’autant plus que nous venons de lancer une plateforme logistique de 20 000 m² dans les Deux-Sèvres, à 80 km de Luçon. »
Préparer la fin du contrat avec Sodiaal
La fromagerie voit sa capacité monter à 24 000 tonnes de mozzarella pour 200 Ml, contre environ 150 Ml avant l’incendie. L’investissement s’élève à 40 M€, dont une partie est prise en charge par les assurances. Ces 50 Ml supplémentaires transformés ne seront pas destinés à développer l’activité laitière des adhérents. Ils contribuent à préparer la fin du contrat de collecte entre Sodiaal et Eurial, qui devait avoir lieu fin 2019 et qui a été reportée pour l’instant au 30 juin 2020.
Plan de réduction du Cniel : la moitié des adhérents
Eurial déclarait il y a un an que sur les 230 Ml qu’elle reprend, « 60 Ml pouvaient, à court terme, [la] pénaliser ». C’était sans compter la crise du Covid-19. Si l’équation laitière reste valable à moyen terme, il faut aujourd’hui faire face au recul du commerce en RHF et à l’export. « Nous avons congelé de la mozzarella et faisons appel au stockage privé. Parallèlement, en avril, la moitié de nos 3 500 adhérents rentrent dans le plan Cniel après avoir réduit leurs livraisons (- 2,7 % par rapport à avril 2019). Cela a permis de diriger moins de lait sur le marché Spot. »
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