Une boîte à outils pour soutenir les trésoreries

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Tour d’horizon des mesures dont certaines ont déjà fait la preuve de leur efficacité par le passé.

Le s effets indirects de la crise sanitaire risquent d’avoir des impacts sur les trésoreries dans les mois à venir. « Même s’il est encore trop tôt pour mesurer des tensions sur la trésorerie des éleveurs, nous sommes en alerte » , indique Stéphane Bouganim, directeur du marché agriculture au Crédit Agricole Bretagne.

« La priorité est de piloter au mieux sa trésorerie, rappelle Olivier Perret, chez Cogedis. Afin d’anticiper d’éventuelles difficultés, nous invitons les producteurs laitiers à évaluer les impacts sur leur exploitation, en connaissant leurs coûts de production et en calculant leur prix d’équilibre, ce seuil à partir duquel l’exploitation dégage de la trésorerie ou en perd. »

Les leviers sont les mêmes que lors des dernières crises laitières. « Quand l’équilibre est respecté, l’objectif est de revoir le programme d’investissements pour se garder une marge de manœuvre, commente Luc Mangelinck, du CERFrance Brocéliande. Si la trésorerie est dégradée, il faut jouer sur le volet technique et le volet bancaire. Travailler avec les banquiers­ pour adapter les niveaux de remboursement annuel (décaler des annuités, rééta­ler la dette) pour se rapprocher le plus possible de l’équilibre. En parallèle, le décalage­ des cotisationsMSA ou desimpôts viendront renforcer ces mesures. »

Pauses-crédits

Au niveau bancaire, une première souplesse consiste à activer l’ouverture de crédit. La ligne de trésorerie n’est pas toujours ajustée à l’évolution des volumes de production.

Un autre moyen d’injecter de la trésorerie est de recourir à la reprise d’autofinancement sur des investissements réalisés (travaux, matériels). L’une des mesures gouvernementales liées au Covid-19 est le report des remboursements de crédits jusqu’à six mois sans frais. Au terme du report, l’échéance sera soit payée soit étalée. « Ce dispositif est pertinent en élevage laitier car l’endettement moyen est assez fort. Cela ne crée pas d’encours supplémentaire », analyse Laurent Barbot, du Crédit­ Agricole d’Ille-et-Vilaine. « Une solution à étudier de près avec sa banque, car qui dit report d’échéance­ dit intérêts intercalaires qui continuent à courir. C’est un sursis depaiementqui peut entraîner une augmentation de la note au final », alerte Olivier Perret.

Nouveauté : le prêt garanti par l’État

La nouveauté reste le prêt garanti par l’État (PGE), de 12 mois à taux zéro, d’un montant équivalent à 25 % du chiffre d’affaires annuel, sans frais de dossier (coût de la garantie : 0,25 %). Au bout des 12 mois, il est soit remboursé, soit amorti, sur cinq ans au maximum. Il pourrait représenter une solution si les producteurs étaient fortement touchés. « En cas de difficultés, l’objectif est de mettre en œuvre les différentes mesures sociales, fiscales et bancaires en même temps. Il ne s’agit toutefois que de reports, qu’il faudra payer à un moment donné », résume Laure Rannou, responsable fiscal chez Icoopa.

Isabelle Lejas
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
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Maladies
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Herbe

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