Défi. Le groupe se donne huit ans pour tutoyer la rentabilité des meilleures laiteries européennes. Le défi est colossal.
Un plan stratégique de plus, ne manqueront pas de dire les esprits chagrins. Certes, mais celui-là porte pour la première fois en germe ce que tout le monde attend depuis des lustres de Sodiaal : qu’il rémunère mieux ses sociétaires. Et, par effet domino, que Lactalis suive le mouvement.
La vérité sur les plans précédents est qu’ils ont successivement aidé Sodiaal à garder la tête hors de l’eau, à conforter sa filière lait de consommation (reprise en main d’Orlait), à améliorer son mix-produit (reprise d’Entremont) et à grossir (fusion avec 3A, la CLHN, la Briarde, la Copab, Blamont) pour atteindre un chiffre d’affaires de 4,8 milliards d’euros et 4,8 milliards de litres de collecte. L’urgence n’était pas de faire décoller sa rentabilité, ce à quoi s’attache le plan stratégique Sodiaal 2025.
L’objectif hyper ambitieux d’intégrer le top 5 européen
En se donnant l’ambition d’entrer dans le top 5 des laiteries européennes les plus performantes, Sodiaal se fixe un défi énorme. En 2016, sa rentabilité n’était que de 0,5 %, dix fois moins qu’un Friesland Campina qui réalise le double de chiffre d’affaires. Cela donne des moyens. Sur les trois dernières années, la coopérative batave a octroyé à ses sociétaires près de 30 €/1 000 l de plus que Sodiaal, et sur le double de lait collecté (11 milliards de litres). Difficile de dire si Sodiaal, qui n’a pas sa zone de collecte, pourra faire aussi bien. Mais à l’évidence, Friesland Campina est l’exemple à suivre.
Pour y parvenir, Sodiaal veut mettre le cap sur la valeur dans une stratégie de volumes maîtrisés. La croissance de la collecte des sociétaires sera limitée à 1 % par an. Car la priorité est à la réduction des volumes d’ajustement (mal valorisés en Spot ou en poudre) qui, en 2016, pesaient 850 Ml sur 5 milliards collectés… Un véritable boulet.
Le débouché Synutra et le développement du lait bio et infantile devraient permettre de ramener ces excédents à 500 Ml, seuil tolérable. Il le faudra pour passer d’un flux de lait poussant à un flux tirant, incontournable pour faire des arbitrages de valorisation conformes aux nouvelles priorités assignées à chaque métier (fromages, lait-crème-beurre, ingrédients, nutrition spécialisée). L’objectif, à volume de vente égal, est d’aller chercher 500 M€ de chiffre d’affaires en plus d’ici à 2025, principalement à l’export. Pour cela, Sodiaal augmentera ses investissements de 230 M€ sur huit ans (en plus des 80 à 100 M€ récurrents par an). Et pas question pour cela d’alourdir encore la dette. C’est en interne que seront trouvées des marges. En optimisant les achats, la performance des sites industriels (mais sans fermeture a priori) et les fonctions supports, le but est de générer d’ici à quatre ans 150 M€ d’économie.
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