Les appellations d’origine beurre et crème d’Isigny bousculent le paysage laitier aux confins de la Manche et du Calvados. Menée sur les mêmes bases, la révision de leur cahier des charges vient d’être envoyée à Bruxelles pour une validation définitive. Elle porte surtout sur la partie production (prairies et race normande). Dans le meilleur des cas, son entrée en vigueur se fera courant 2018.
Les deux acteurs majeurs, les coopératives Isigny Sainte-Mère et Les Maîtres laitiers du Cotentin n’attendent pas cette échéance pour se mettre en branle. Elles valorisent à elles deux environ 200 millions de litres, y compris le lait AOP des livreurs Danone, Lactalis et Mont Blanc (Bel) en échanges de collecte ou achats d’excédents.
Vers une ouverture d’Isigny aux livreurs de Danone ?
Toutes deux mettent en place des primes d’encouragement à l’application du cahier des charges (ci-contre). Une première pour ces coops qui, jusqu’à présent, appliquaient une grille de bonus maison unique (hors bio). L’urgence est de stopper le recul de 1 % par an du taux de vaches normandes à l’échelle de la collecte. Il est aujourd’hui de 32 % alors que chaque collecte devra provenir d’au moins 30 % de cette race.
La révision des deux AOP intervient dans un contexte favorable à la matière grasse. « Nous gérons une pénurie de ressource laitière par rapport à la forte demande de nos marchés », confie Isigny. Elle voit donc d’un bon œil la proposition de l’OP Danone : accueillir en son sein les membres de l’OP qui sont en phase avec les appellations. Pour l’OP, ce transfert répondrait au souhait du groupe Danone de réduire les volumes tout en préservant le potentiel laitier de la région.
De leur côté, les livreurs de Lactalis dont le lait est transformé par Isigny ne veulent pas passer à côté des primes AOP. Sous leur insistance, Lactalis achève un premier audit sur leur conformité au cahier des charges. « Nous demandons à percevoir autant que les producteurs Isigny et, pourquoi pas même, devenir coopérateurs. »
Claire Hue
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