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ous attendons toujours une réponse du préfet de région à l'issue d'une rencontre avec les entreprises le 20 mai, fulminent Patrick Escure, président de la FDSEA du Cantal, et Damien Mazeyrat, des JA. Fin avril, il nous avait signifié que l'augmentation de la plus-value AOP était légitime vis-à-vis des données économiques 2009. » Les AOP fromagères ne sont décidément pas « un long fleuve tranquille » en Auvergne. Alors que l'espoir d'une plus value significative pour un lait différencié AOP s'était enfin concrétisé en mars 2009 par l'application d'une cotisation volontaire obligatoire versée par les metteurs en marché, c'est l'augmentation ou non de cette CVO en 2010 qui remet le feu aux poudres dans le dialogue producteurs-transformateurs. « À ce jour, nous constatons queles fabricants de fromages ont augmenté significativement le prix de vente des fromages AOP au cours des dernières années (17 % en cantal, 19 % en saint-nectaire, 13 % en fourme d'Ambert, 10 % en bleu d'Auvergne), ce qui représente une augmentation de 24 M€ sur les volumes vendus entre l'année 2009 et la moyenne 2004-2008. Seuls, 8 M€ ont été reversés, dont 6,5 M€ directement aux producteurs de lait et 1,5 M€ à la promotion des produits », insiste Patrick Escure.
Alors qu'une augmentation de la CVO semble une évidence pour les producteurs, les entreprises quant à elles, avancent leurs propres difficultés dans un marché où une forte concurrence n'épargne pas les AOC. « Nous continuerons bien sûr à appliquer l'accord signé et à payer 30 €/1 000 l malgré la crise. Les marges de progrès qui existentdans l'accord CVO ne doivent pas mettre en péril nos entreprises, souligne le groupe A3.
Nous avons tout de même réussi à stopper trente années d'immobilisme dans les AOP auvergnates avec l'instauration de cette plus value l'an passé. »
Des discussions stériles
Pour l'heure, malgré des visites de délégations d'éleveurs sur les sites Lactalis à Riom-ès-Montagnes et 3A à Saint-Mamet, la situation reste bloquée. La réponse du préfet apportera-t-elle une médiation pour l'année en cours ? L'accord signé l'an passé stipule une augmentation de la CVO à hauteur de 70 €/1 000 l au plus tard en 2015. Pour les éleveurs dont les trésoreries sont mises à mal avec un prix de base du lait à 270 €/1 000 l en 2009, il est clair qu'une valorisation d'un engagement à produire un lait « aoçisé » semble des plus légitimes. D'autant plus qu'en ce printemps tardif et froid, la pousse de l'herbe est très ralentie en zone de montagne et que les ensilages en zones plus basses accusent 25 % de baisse de rendement.
MONIQUE ROQUE
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