S'organiser collectivement et inciter les éleveurs à constituer des réserves. Tel est en substance le projet que souhaite expérimenter le Finistère.
L'analyse de la crise fait germer des idées dans le Finistère. « Nous voulons de nouveaux outils pour inciter les éleveurs à mettre en réserve une partie de leur revenu d'une part, mais aussi pour que les AOP disposent de réels moyens d'action », explique Pascal Prigent, membre du bureau de la chambre du département. Pour ce faire, il demande un droit à l'expérimentation.
Il s'agirait d'abord d'obtenir la défiscalisation des revenus mis en réserve, tout en rendant obligatoire le placement d'une part, restant à déterminer, du bénéfice. « Sur 1 000 € de revenu, il reste 450 € après les prélèvements obligatoires. Sans cette fiscalité, l'éleveur pourrait placer 1 000 € au lieu de 550 €. »
Le projet prévoit ensuite l'obligation de reverser une partie de cette somme, 10 % par exemple, à un fonds cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du paquet lait. Celui-ci serait géré par une AOP territoriale rassemblant les OP privées et coopératives. L'AOP pourrait agir pour gérer le marché, mener des opérations assurantielles pour les producteurs, appuyer des investissements industriels....
Renforcer les OP
Ce fonds serait réservé aux adhérents des OP. Le projet vise donc aussi à inciter à y adhérer pour qu'elles se renforcent. Les Finistériens ont profité du Space pour expliquer leurs idées auprès des coopératives et du syndicalisme notamment. Il est trop tôt pour en mesurer le retour. Par ailleurs, Bercy a précisé que les règles fiscales doivent être identiques partout. Une expérimentation ne pourrait donc être conduite qu'au niveau national.
Cette initiative illustre une double prise de conscience de la part des éleveurs : la constitution de réserves est une nécessité, et les producteurs ont intérêt à saisir toutes les opportunités offertes aux OP et AOP dans le cadre du paquet lait.
P. LE CANN
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