Plus que jamais, les producteurs bas-normands sous appellation d'origine revendiquent un prix du lait déconnecté des cours mondiaux. « Nous respectons un cahier des charges pour les fromages sous AOP camembert de Normandie, pont-l'évêque et livarot qui sont commercialisés sur le marché intérieur. Nous ne sommes pas concernés par le marché mondial. Nous ne voulons donc pas subir ses fluctuations de prix », déclare Benoît Duval (photo), président de l'Union des producteurs (630 adhérents). Ils réclamaient en juin un prix de base plancher à 330 €/1 000 l (voir L'Éleveur laitier n° 237, p. 19) sur lequel s'appuiera la prime AOP (35 à 40 € maximum perçus). Ils gardent ce cap.
Les 340 € réclamés en lait conventionnel compliquent le jeu
Leur mode opératoire ? Le blocage depuis plusieurs mois de 60 % des déclarations d'intention pour l'identification des producteurs en AOP camembert et livarot. Elles sont l'un des maillons indispensables à la vente de ces fromages en appellation. L'Inao s'est engagée à ne pas les demander avant le 18 septembre. « Les discussions entre les organisations de producteurs et leur entreprise n'ont rien donné. Nous maintenons la pression », confirme Benoît Duval. Le bras de fer engagé n'est pas gagné. Cela suppose que les GMS acceptent des tarifs supérieurs à ceux pratiqués aujourd'hui « pour rémunérer [les] fromages à leur juste prix ». Ces mêmes GMS qui doivent déjà montrer patte blanche sur les produits conventionnels dans l'espoir d'assurer un prix du lait de 340 €/1 000 l d'août à décembre aux producteurs. « Des rencontres avec des GMS sont prévues avant le 15 septembre pour défendre notre position. »
C. HUE
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