À Saint-Sauvant, dans la Vienne, Patrick Peronneau se donne cinq ans pour trouver un successeur. Il a failli arrêter le lait.
A 55 ans, Patrick Peronneau souhaite lever le pied. À la tête de 110 ha de cultures de vente et de 65 vaches, sans perspective de transmission à ses enfants, il s'acheminait fin avril vers l'idée d'arrêter le lait en 2016... Il ne s'y résout pas. « Il faudrait que j'accepte que ce que j'ai construit durant trente ans en lait et irrigation soit abandonné. Je n'y arrive pas. » Il préfère différer sa décision, avec l'espoir de trouver un successeur. « Si j'arrête le lait, l'irrigation, nécessaire pour le maïs fourrager, a moins d'intérêt. Son coût à 0,20 €/m3 nécessiterait des cultures à forte valeur ajoutée. » Il estime que l'exploitation possède un véritable potentiel laitier. « Le site peut contenir 120 à 130 vaches. Sans contrainte de voisinage, la stabulation laitière peut être agrandie, avec un deuxième robot et un travail optimisé grâce aux deux salariés. La nurserie et le bâtiment génisses ont la capacité d'accueillir le double d'animaux. On pourrait même envisager un méthaniseur avec les voisins. » Sans doute une telle structure serait-elle prisée en Bretagne, mais dans la Vienne, en déprise laitière, la réalité est tout autre. Sa commune et celle voisine ne comptent plus que trois éleveurs laitiers. Son inscription au répertoire installation depuis quatre ans est sans résultat.
« Un jeune avec un projet d'entreprise solide »
« Il est vrai que ma proposition a pu paraître compliquée. Mon projet jusque-là était de céder l'atelier laitier évalué entre 400 000 et 500 000 € et une mise à disposition de terres pour les fourrages. Je souhaitais garder les cultures jusqu'à ma retraite. » Désormais, il poursuit l'ensemble avec ses salariés. Il se donne cinq ans pour trouver un repreneur. Le profil idéal ? Un jeune accompagné de son conseiller de gestion, avec un projet solide. « J'ai bien conscience que la conjoncture n'incite pas aujourd'hui à l'installation d'un jeune. Les conditions climatiques du Poitou génèrent des coûts de production plus élevés que dans l'Ouest. Les industriels doivent payer le lait en conséquence, autour de 350 €/1000 l. »
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