Difficile à finaliser, le plan de reprise des volumes actuellement mis en marché par l'union de coopératives de vente de lait semblait enfin bouclé le 27 janvier. Cette étape constituait un préalable au démantèlement de l'URCVL confirmé en juillet dernier au vu des difficultés accumulées (dénonciations de contrats, pertes de marchés à l'export, échec de sa stratégie industrielle). « Une répartition des litrages entre les opérateurs régionaux a été trouvée sur la base du prix Criel », se félicitaient les responsables de la FRSEA et les JA de Rhône-Alpes. 263 Ml de lait ont été répartis entre vingt-cinq entreprises sur la base des contrats en cours, des relations historiques et des besoins supplémentaires exprimés par certaines d'entre elles. L'action dans les GMS sur les produits des trois groupes nationaux récalcitrants a fait avancer les dernières discussions. Danone a finalement accepté de reprendre 16 Ml, Bongrain 4 Ml, et 3A 15 Ml. Les producteurs seront repris en direct. Ce sera le cas par exemple pour Sodiaal qui, avec Comalait, récupère près de 50 Ml ou dans le cadre de contrats à finaliser par l'URCVL. Le gel temporaire avec le coup de pouce financier exceptionnel de l'État, de 27 Ml de lait libérés en 2009-2010 en Rhône-Alpes, dans le cadre des Acal, a facilité l'élaboration du plan de reprise en réduisant les volumes à reprendre. « Ces litrages ne seront pas redistribués sur la campagne 2010-2011 », précisaient les syndicalistes qui saluent la solidarité exprimée ainsi à l'égard des anciens livreurs de l'URCVL par l'ensemble des producteurs régionaux. En s'investissant dans ce dossier difficile aux côtés de l'interprofession, de l'administration et des élus politiques, les professionnels rhône-alpins ont voulu éviter qu'une dislocation anarchique de l'URCVL impacte négativement l'ensemble de la filière et pèse sur le prix du lait.
En jeu : l'avenir de 1 600 producteurs
Avec près de 300 Ml collectés dans sept départements*, l'URCVL représente en effet 20 % des livraisons de Rhône- Alpes (hors Savoie) et Haute- Loire. L'incertitude qui pesait sur les 1 600 producteurs depuis l'automne 2008 ne pouvait pas non plus se prolonger indéfiniment. « Pour se maintenir en activité, l'entreprise a répercuté les pertes subies sur le prix d'achat du lait au producteur. Pour janvier 2010, un prélèvement de 35 /1 000 l était proposé aux producteurs ».
Alors que le nouveau dispositif de collecte ne sera sans doute pas calé avant la fin de la campagne laitière, les syndicalistes pèsent pour que les engagements des entreprises soient concrétisés au plus vite. Dans une conjoncture toujours tendue, il ne faudrait pas que certaines se dédisent.
ANNE BRÉHIER
* Haute-Loire, Rhône, Loire, Ain, Nord Isère, Allier et Nièvre.
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