« Nous saisissons les opportunités du déplafonnement des volumes en été »

Françoise et Georges Chartier disposent d'un quota de 560 000 l de lait produit par 70 vaches sur 87 ha, avec un système fondé sur l'herbe et le maïs.© P.L.C.
Françoise et Georges Chartier disposent d'un quota de 560 000 l de lait produit par 70 vaches sur 87 ha, avec un système fondé sur l'herbe et le maïs.© P.L.C. (©)

Le couple Chartier a produit 40 000 l de lait supplémentaires en 2014 pour répondre à la demande de Sodiaal.

D 'août à novembre, Sodiaal collecte notre lait sans limite de volume », explique Georges Chartier, installé avec son épouse Françoise, à Merdrignac (Côtes-d'Armor). La coopérative a des besoins accrus pendant cette période et elle déplafonne les livraisons. Le lait au-delà du quota est payé en A d'août à octobre et en B en novembre. « Caler notre production sur ses besoins nous plaît bien. » Pour Georges, tout le monde y gagne. Mais cela impose d'adapter la conduite du troupeau.

Le couple s'investit dans la génétique et élève donc toutes les génisses. Les vêlages sont étalés sur l'année. Pour produire plus de lait en fin d'été, il mise d'abord sur la gestion des effectifs. « Nous travaillons en ration complète et nous ne voulons pas bouleverser l'équilibre alimentaire. »

Dans la mesure du possible, les génisses sont inséminées pour un vêlage en été. Les réformes sont retardées et le tarissement est repoussé pour prolonger les lactations. Tout ceci permet de friser les 90 vaches laitières traites. Tant qu'elles sont dehors, cette hausse d'effectif ne pose pas de problème. Même si en année sèche, le potentiel d'augmentation de la production serait plus limité.

Mais les choses se compliquent avec la rentrée. Car le bâtiment n'offre que 60 logettes. En 2014, les éleveurs ont constitué deux lots. Les vaches en fin de lactation sont restées dehors et n'ont été traites qu'une fois par jour. Les producteurs ont livré 40 000 l en plus l'an dernier, soit 7 %.

Mais la médaille a son revers. La charge de travail est importante : deux heures de plus chaque jour. Et surtout, freiner la production en novembre n'est pas aisé. Pour ne pas dépasser le volume contingenté en décembre, avec un prix C à 60 €/1 000 l, l'effectif doit être ajusté rapidement. D'où la nécessité de vendre les réformes et les vaches en production très vite, même si les cours sont bas, ce qui était le cas en 2014.

« On est gagnants au prix A »

Les éleveurs pensent que l'opération est rentable car les charges de structure se trouvent diluées sur un volume plus important. « On est gagnants avec du lait à 400 €, affirme Françoise. C'est sans doute moins net avec le prix B à 238 € en novembre. » Si le système est reconduit en 2015, ils essaieront de gonfler leurs livraisons tant qu'elles seront payées en A. Mais peut-être chercheront-ils à ralentir plus tôt en fin de période, lorsque le lait est payé en B. Cela leur permettra d'étaler mieux les ventes d'animaux, et donc de moins subir une éventuelle baisse des cours.

PASCALE LE CANN

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

Tapez un ou plusieurs mots-clés...