La société Véto d'Artois et d'Opale regroupe dans le Pas-de-Calais pas moins de trente-cinq vétérinaires en provenance de six cabinets indépendants. Sa clientèle représente un effectif de plus de 150 000 bovins, soit plus de la moitié du cheptel départemental. Cette association permet de mutualiser les compétences au sein d'un même pôle vétérinaire et ainsi, en misant sur les spécialités propres à chaque praticien, de proposer des prestations de conseil sous forme d'audits ponctuels ou de suivi technique forfaitaire portant sur la reproduction (de l'échographie au prélèvement d'embryons), la qualité du lait, le contrôle des installations de traite, l'alimentation, le parage. « Chaque cabinet reste indépendant, conserve sa clientèle historique et son coeur de métier, précise le docteur Claude Joly. Il s'agit d'un groupement en vue d'investir en commun, de structurer et de développer l'offre de service. »
Installé à Lumbres, le praticien est prêt à aller plus loin dans le conseil technique et propose déjà aux éleveurs le contrôle de performances via Lacteus. « Dans des troupeaux qui s'agrandissent et sont confrontés à la répétition des maladies chroniques, il ne suffit plus d'intervenir sur la partie émergée des problèmes. En plus des interventions d'urgence, il faut avoir une approche globale de la santé qui permette d'agir sur le bien-être du troupeau, et donc sur la marge de l'éleveur. C'est le prolongement logique de notre travail de proximité. Il nous donne toute légitimité pour coordonner ces actions sanitaires au sens large. »
Sur ce modèle, des associations de cabinets vétérinaires autour du conseil technique ont également vu le jour dans le sud du département, mais aussi dans la Somme, en pays de Bray et en Avesnois.
La mutualisation du savoir
La FRGTV est un lieu de rencontre qui favorise la mise en commun des expériences et des travaux de terrain. Parallèlement, les praticiens ont créé la société Vet'el qui regroupe 150 vétérinaires d'élevage de la grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Il s'agit d'une structure d'animation technique et de promotion de leur savoir-faire. Elle apporte notamment un soutien administratif, vend des prestations vétérinaires à l'extérieur et organise les formations dispensées par et pour les vétérinaires. « Depuis la modification de la loi sur l'élevage de 2006, notre modèle économique fondé sur les interventions d'urgence a changé et la loi sur la réduction des antibiotiques conforte la pertinence de ce nouveau modèle ».
JÉRÔME PEZON
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