On a probablement assisté, le jeudi 1er juillet, à la dernière passe d'armes entre l'Administration française et les irréductibles opposants à l'obligation de vacciner contre la FCO. Mais que de temps et d'énergie perdus pour que le ministère de l'Agriculture fasse machine arrière et, finalement, le même choix que l'Allemagne avec deux ans de retard : laisser le choix aux éleveurs. Ils étaient donc 21 du Jura, en pleine saison des foins, à comparaître au tribunal de Dole. Nombreux étaient aussi les soutiens à leurs côtés dans la salle après l'appel du collectif FCO franc-comtois pour la liberté vaccinale.
« Il y a des moments où il faut savoir dire non, surtout quand ce non est noble »
Droit dans ses bottes, le procureur de la République qui leur avait adressé une ordonnance pénale a demandé la confirmation et l'harmonisation des amendes infligées (8 ou 10 €/animal) mais refusées par les éleveurs. Il a aussi expliqué que « le tribunal n'était pas le lieu où devait se trancher un débat éthique et scientifique sur l'intérêt de vacciner ». L'avocat des éleveurs lui a rétorqué que « le tribunal n'était pas un simple lieu d'enregistrement de la loi. Et qu'il y avait des moments où il fallait savoir dire non, surtout quand ce non est noble ». Cette audience a ainsi été l'occasion de rappeler les interrogations nombreuses que pose cette vaccination. Pourquoi vacciner des animaux parfois déjà immunisés naturellement ? Quid des réservoirs de virus que constituent les caprins non soumis à une vaccination obligatoire ou les taureaux de CIA ? Effets secondaires des vaccins et de leurs adjuvants ? Maladie officiellement réputée contagieuse mais qui ne l'est pas entre bovins ? L'avocat a aussi relevé quelques vices de forme. De quoi permettre au juge de botter en touche. Le délibéré devait être connu le 2 septembre.
JEAN-MICHEL VOCORET
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