Pas une goutte d'eau ou presque en avril et en mai, le spectre de la grande sécheresse de 1976, qui avait commencé par un déficit hydrique précoce, réapparaît sur une grande partie du nord de la France : 38 mm de pluie à Rennes pendant les deux mois d'avril et mai, au lieu des 115 mm pour une année normale. À ce manque d'eau se sont ajoutées des températures exceptionnellement basses. Des gelées ont été observées le 15 mai dans plusieurs régions et l'hiver s'est prolongé en mars, retardant la pousse de l'herbe. « La mise au pâturage a été retardée d'au moins trois semaines et elle pourrait s'arrêter un mois plus tôt que la normale », remarque un éleveur de Loire-Atlantique. Les mesures de pousse d'herbe faites dans les départements touchés concluent à une perte moyenne de 1,5 t de MS/ha sur les prairies pâturées. En réponse, les éleveurs ont logiquement ouvert des parcelles destinées aux stocks. Et les ensilages d'herbes affichent des rendements en retrait de 30 à 50 %. « Il manquera du foin et de l'ensilage d'herbe. Beaucoup d'élevages connaîtront des problèmes de stock cet été pour attendre l'ensilage de maïs », analyse de nombreux techniciens. À cela, il faudra ajouter une récolte de paille décevante du fait du stress hydrique des céréales. Le message est d'évaluer dès maintenant le déficit à venir pour prendre les bonnes décisions. Ce peut être de l'ensilage de céréales immatures, un fourrage qui peut remplacer l'ensilage d'herbe, d'abord pour les génisses. Il sera d'autant plus intéressant économiquement que l'exploitation est en excédent de paille. Dans le cas contraire, on peut envisager l'achat de coproduits déshydratés.
DOMINIQUE GRÉMY
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