Voici plus d'un an que le cahier des charges à la production est lancé pour les appellations fromagères camembert de Normandie, pont-l'évêque et livarot. Il impose plus de normandes et plus d'herbe. Restait aux producteurs à discuter avec leur fromagerie d'une revalorisation de la prime AOC. Jusque-là, ils percevaient grosso modo 15 €/1 000 l pour le respect de la grille sanitaire, exigeante sur les germes pathogènes, et 3 €/1 000 l pour les troupeaux 100 % normands. N'ayant pas réussi à réunir autour de la même table tous les fromagers, l'Union des producteurs AOC bas-normands a donné le mot d'ordre de 33 €/1 000 l.
L'exemple de l'Auvergne
L'union s'est inspirée de l'Auvergne qui a obtenu l'an dernier 30 €/1 000 l, sous conditions. Fin janvier, la majorité des négociations n'était pas close mais donnait d'ores et déjà des grilles de primes disparates. Seuls les producteurs de la fromagerie Réaux (50 producteurs) ont bouclé les leurs en juillet dernier. Depuis le 1er août, ils reçoivent un maximum de 33 €/1 000 l en moyenne sur l'année si leur troupeau est 100 % normand. Les exigences sanitaires sont plus élevées qu'auparavant. Les 145 producteurs de Graindorge perçoivent, depuis le 1er juillet, 26 €/1 000 l en 100 % normandes, à condition de respecter la grille sanitaire, plus une prime de 60 €/1 000 l maximum pour le lait d'été. Ils demandent que la flexibilité ne soit pas appliquée. Côté Gillot- Fléchard, les treize producteurs réclament une renégociation. En 2009, ils ont touché, en 100 % normandes, un maximum de 26 €/1 000 l dont la suspension de la flexibilité (8 € en 2009).
Les négociations coincent avec Lactalis (31 €/1 000 l maximum proposés). Certains producteurs refusent l'abaissement de la prime à 25 € si le troupeau n'est pas 100 % normand, d'autres le couplage total des primes sanitaires et conditions de production. Ils menacent de suspendre leur engagement AOC, indispensable à celui de Lactalis.
CLAIRE HUE.
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