Un objectif stratégique pour Sodiaal Union

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Avec son mot à dire, Sodiaal pourrait voir tout ou partie du résultat de Yoplait se transformer en cash.

Une réponse réaliste qui ne surprendra personne. C'est celle tenue officiellement par le directeur général de Sodiaal à la question posée par son propre responsable de la communication lors de la récente AG du groupe. « Nous n'avons pas le cash flow suffisant pour nous payer les 50 % de Yoplait détenus par PAI (Paribas Affaires Industrielles). »

Et de poursuivre, comme pour préparer les sociétaires de la coopérative à une nouvelle association : « Mais il est possible d'avoir un montage financier où Sodiaal aurait son mot à dire. »

L'enjeu est stratégique pour le groupe coopératif car ce n'est pas le cas aujourd'hui. Certes, Sodiaal détient toujours 50 % de Yoplait, ex-fleuron de l'entreprise redevenue très rentable, mais le management lui échappe. En rachetant en 2002 la moitié de la « Petite fleur », à l'époque mal en point, PAI a aussi acquis 100 % de son management. Très concrètement, cela signifie que les 50 % du bénéfice de Yoplait qui reviennent à Sodiaal (18,1 M€ en 2007, 18,8 M€ en 2008) se transforment en augmentation de capital dans les comptes de la « Petite fleur ». Décrocher au moins le co-management de Yoplait permettrait à Sodiaal de transformer tout ou partie du résultat de Yoplait en cash flow disponible, comme dans ses filiales profitables comme Candia. Si cela avait été le cas en 2008, par exemple, Sodiaal aurait pu moins recourir à l'emprunt pour financer ses 24,8 M€ d'investissements industriels et 7,3 M€ d'investissements financiers(1).

Mais qui pourrait être ce partenaire financier prêt à partager le management de Yoplait ? Certes, ce n'est pas dans les habitudes de Lactalis quand il met la main sur une entreprise. À moins que celui que la rumeur dit en contact avec Sodiaal fasse une exception pour Yoplait, cette marque de renommée internationale qui manque à son tableau de chasse et lui ouvrirait de nouvelles perspectives de développement. Associer les parts de marché sur le créneau de l'ultrafrais de Yoplait et Lactalis aurait aussi beaucoup de sens.

JEAN-MICHEL VOCORET

(1) Augmentation de capital dans Orlait et Candia.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

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