Le SNIA (Syndicat nationale de l’industrie de la nutrition animale) annonce son engagement d’un approvisionnement en soja brésilien exclusivement issu de filière de production sans déforestation d’ici 2025. Le Brésil est en effet le premier fournisseur et le soja, à la fois la première source de protéine incorporée dans les formules alimentaires destinées aux animaux, et la deuxième commodité à l’origine de la déforestation après l’huile de palme.
Même si les importations enregistrent un recul de 18% entre 2010 et 2019, les approvisionnements de l’UE et de la France incorporés dans les aliments s’élèvent respectivement à 29,6 Mt et 2,3 Mt. « La part de soja importé en France issu de la conversion d’écosystèmes naturels est très minoritaire. Avec les importateurs, impliqués au sein de la plateforme commune Duralim, nous devrons être en mesure d’identifier ces lots pour que le zéro-déforestation deviennent le standard du marché », indique Philippe Manry, vice-président du syndicat, directeur général Sanders nutrition animale.
Soutenir la production de protéines locales
Cette ambition s’inscrit dans le nouveau plan protéines français et européen visant à renforcer l’autonomie, tout en restant compétitif. Car le surcoût lié à l’achat de soja et de palme 100% issu de filières durables est évalué à 21 M€ et à 69 M€ pour des achats 100 % tracés, soit une hausse du prix de vente comprise entre 0,03 % et 0,45 %.
« L’enjeu de la compétitivité vis-à-vis du soja importé est atteignable, estime Philippe Manry. La part croissante de colza et de tournesol dans nos recettes montre que c’est possible. » De plus, en matière de dépendance au soja brésilien, la France a plutôt de l’avance : selon le SNIA, elle importe 46 % de ses besoins, contre 66 % pour l’UE. Sa production de soja est en constante progression pour atteindre 250000 t de tourteaux en 2019 : « 80 % des ingrédients qui entrent dans nos recettes sont d’origine France et 60 % de nos approvisionnements sont constitués de céréales et de co-produits céréaliers », précise François Cholat, de la société éponyme basée en Isère et président du SNIA. Les fabricants travaillent également à renforcer la part des protéines fournies par les céréales et à la valorisation de nouvelles sources de protéines comme la cameline cultivée en interculture. Le traitement et le stockage des matières premières produites localement nécessiteront non seulement de la R&D mais aussi des capacités de stockage et de transformation supplémentaires. À ce titre, le plan de relance annoncé par le gouvernement prévoit notamment une ligne de 100 M€ pour la filière.
Jérôme Pezon
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