Le recours aux antibiotiques en élevage pourrait augmenter de près de 30 % d'ici 2040 dans le monde, faute d'actions ciblées pour accroître la productivité du bétail, souligne une étude parue mardi.
Au rythme actuel et si rien n'était fait, l'usage global de ces médicaments pourrait passer à près de 143 500 tonnes en 2040, soit + 29,5 % par rapport à 2019, selon ces travaux publiés dans Nature Communications.
A l'inverse, « des gains de productivité stratégiques dans les systèmes d'élevage pourraient permettre de diviser par deux (jusqu'à 57 %) le recours attendu aux antibiotiques en élevage », indiquent les chercheurs issus de la FAO et de l'Université de Zurich.
Ces gains pourront venir d'actions sur la santé animale (prévention, surveillance...), de meilleures pratiques et une plus grande efficacité dans la production, permettant de réduire le nombre de têtes plutôt qu'augmenter les cheptels. Ils pourraient permettre de ramener le recours aux antibiotiques à 62 000 tonnes annuelles, estime l'étude.
« En produisant plus d'aliments d'origine animale avec le même nombre de têtes de bétail, voire moins, nous pouvons réduire le besoin d'antibiotiques pour les animaux d'élevage tout en renforçant la sécurité alimentaire mondiale », souligne Alejandro Acosta, auteur principal et économiste à la FAO spécialiste de l'élevage.
La lutte contre l'antibiorésistance - la résistance des bactéries aux antibiotiques - est un sujet majeur de santé publique. En 2024, les États du monde ont, via la déclaration de l'Assemblée générale des Nations unies, appelé à réduire significativement le recours à ces traitements dans les systèmes agroalimentaires, leur usage récurrent réduisant toujours plus leur efficacité.
Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture, la FAO a par exemple lancé un programme baptisé Renofarm, pour apporter conseil et assistance technique aux pays afin de les aider à soutenir des systèmes d'élevage plus durables moins dépendants des antibiotiques.
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