L’exposition des animaux aux antibiotiques a considérablement baissé : compter - 48 % par rapport à 2011. Mais 2023 fait exception : « nous sommes en légère hausse de 6 % par rapport à 2022 », décrypte Judith Nadjar, attachée de presse à l’Anses. Une augmentation qui pourrait signifier que la France a atteint un palier. « Il est possible qu’on soit à un niveau en deçà duquel il est difficile d’aller dans les conditions d’élevage actuelles, sans affecter la santé et le bien-être des animaux », interprète Franck Foures, directeur de l’agence nationale du médicament vétérinaire. D’autant que le niveau d’exposition aux antibiotiques critiques — médicaments d’intérêt pour la médecine humaine — reste faible.
Un contexte sanitaire tendu
L’arrivée de la MHE dans l’hexagone, fin 2023, n’est peut-être pas étrangère au rebond observé. « On peut imaginer un impact du contexte sanitaire, avec plus de prescriptions. On espère que la vaccination permettra de contenir les chiffres de 2024, malgré l’arrivée de la FCO », poursuit Franck Fourres. Mais la hausse reste multifactorielle : « on peut aussi voir un effet de certaines pénuries de vaccin, notamment sur les jeunes veaux, qui ont ensuite conduit à davantage de traitements antibiotiques ».
Et pour cause : les bovins sont l’espèce animale pour laquelle l’exposition aux antibiotiques a le moins baissé depuis l’année de référence. Compter -18 % d’exposition, contre - 64 % en porcin et - 67 % en volaille. Les chiffres sont toutefois à prendre avec du recul : « la diminution a surtout été portée par le net recul de l’aliment médicamenteux. Et la filière bovine en utilisait peu », atténue Franck Foures.
Des marges de progression sur les veaux
Il n’empêche que des marges de manœuvre persistent. « Pour diminuer l’exposition des bovins, il faut se préoccuper du veau », ajoute Jean-Yves Madec, directeur scientifique antibiorésistance à l’Anses. Si de grands progrès ont été faits dans la maîtrise du tarissement sans antibiotiques, l’élevage des veaux reste un gros poste consommateur d’antibiotiques, auquel les éleveurs portent moins attention. La prévention, et la vaccination des jeunes animaux pourront aider à diminuer le recours aux antibiotiques.
« La meilleure façon de ne pas utiliser d’antibio reste de ne pas avoir d’infection animale », conclut Jean-Yves Madec. Pour ce faire, les éleveurs doivent redoubler d’effort sur la biosécurité. « En élevage laitier, elle est encore trop souvent fragmentaire. Les fermes sont des écosystèmes extrêmement ouverts, avec beaucoup de visites… Il y a encore des marges de progrès ».
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Quelle évolution du prix des terres en Bretagne en 2024 ?
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026