Ubroseal blue, l’obturateur de trayons bleu

C’est à la demande des éleveurs que le laboratoire Boehringer Ingelheim lance le premier obturateur interne de trayons de couleur bleue, obtenue à partir d’un colorant alimentaire sans danger. Les propriétés physiques de la suspension sont inchangées tout comme la quantité de sous-nitrate de bismuth. La couleur bleue est une aide pour le trayeur qui, au moment du retrait de l’obturateur pendant la période colostrale, ne pourra plus confondre les fragments blancs de l’obturateur dans le lait avec des cailles (grumeaux) signant la présence d’une mammite. Cette confusion pouvait conduire à des traitements antibiotiques inutiles. Un retrait propre et complet de l’obturateur après le vêlage ainsi que l’absence de fragments bleus au bout de quelques jours rassureront l’éleveur sur la bonne application au moment du tarissement, donc de l’efficacité à prévenir les infections. Boehringer insiste sur les bons gestes, indispensables à cette administration. En premier lieu, avoir une hygiène parfaite : un endroit propre, des gants, une désinfection méticuleuse du trayon. Ensuite, utiliser de préférence l’embout court qui lèse moins le canal, bien pincer la base du trayon avant d’infuser le contenu et terminer par un trempage avant de libérer la vache dans un endroit calme où elle doit rester debout au moins trente minutes.

« En France, seulement 30 % des vaches reçoivent un obturateur au tarissement, alors que toutes sont éligibles. Car les risques d’infections sont importants à cette période : 60 % des mammites au cours des deux premiers mois de lactation ont pour origine des infections en cours de tarissement », souligne le laboratoire. La fermeture du canal du trayon (sphincter, bouchon de kératine) est la meilleure défense. Or 50 % des quartiers sont encore ouverts six semaines après l’arrêt de la traite chez les vaches à plus de 21 litres le jour du tarissement. La souillurede mamelles pendant cette période est un autre facteur de risque.

Il existe désormais un consensus sur le protocole du tarissement. Les élevages avec un comptage cellulaire du tank (CCT) à plus de 250 000 appliquent un traitement antibiotique systématique suivi d’un obturateur, car la durée de l’efficacité de l’antibiotique est limitée. Pour un CCT inférieur à 250 000, le traitement antibiotique sélectif s’impose. Les vaches saines à moins de 100 000 cellules n’ayant pas fait de mammite ne recevront que l’obturateur. Les autres et les vaches à risque, qui peuvent être identifiées avec le vétérinaire, recevront l’antibiotique et l’obturateur.

« Ce traitement coûte 25 € quand une mammite d’environnement, les plus fréquentes au tarissement, est évaluée à 450 €. Le retour sur investissement est évident », note le laboratoire.