La complémentation avec de la matière grasse (MG) comme source d’énergie complémentaire devient indispensable lorsque l’on se fixe l’objectif d’aller chercher du lait au-delà de 35 litres. La MG présente en effet l’avantage d’être très concentrée en énergie : 1 g de lipides contient deux fois plus d’énergie qu’un gramme de glucide. Son emploi à dose élevée n’entraîne pas de risque d’acidose. Elle permet donc de reconcentrer la ration, avec un encombrement limité. L’apport de MG, sous différentes formes, devient une pratique de plus en plus fréquente, notamment en traite robotisée pour limiter les volumes de concentrés. Selon la conjoncture, l’intérêt des MG peut aussi être lié au prix des aliments énergétiques : si je veux soutenir l’état corporel des animaux, le TB, accroître la production laitière, sans ajouter de sources d’amidon, lorsque le blé ou le maïs sont chers, la MG peut être une source d’énergie compétitive pour des vaches de 30 à plus de 35 litres de lait. De plus, du fait d’un encombrement limité, elle contribue à maximiser l’ingestion des fourrages. La recommandation couramment admise est de limiter les apports à 5 % de la MS ingérée. Mais l’inconvénient d’un apport en trop grandes quantités de certains types de MG dites insaturées (tourteau de colza, de lin expeller…) est de faire baisser le TB. En contrepartie, des effets positifs liés à l’apport d’Omega 3 sont observés sur la santé.
Des acides gras saturés neutres vis-à-vis du TB
Une des premières sources de MG dans l’alimentation est le fourrage tel que l’herbe jeune, ensilée ou pâturée. Elle contient jusqu’à 8 % d’acide gras, essentiellement sous forme insaturés, ce qui explique, en partie, la baisse de TB lors de la mise à l’herbe au printemps. Aussi, lorsque j’achète de la MG additionnelle, je dois l’utiliser judicieusement et savoir ce que je veux en faire, car elle est présente sous différentes formes pouvant avoir un impact sur la qualité du lait et l’ingestion.
Il faut distinguer les acides gras saturés (C16) des acides gras insaturés (C18). Ces derniers peuvent perturber la flore ruminale, entraînant une moindre digestibilité des fibres. Il s’agit donc d’être vigilent dans le choix de la MG. En plus des fourrages, les sources de MG sont issues de la transformation des graines de colza, de soja, de lin, de coton, de palme… On peut noter l’utilisation croissante de l’huile de palme qui est utilisé sous différentes formes tels que le savon d’huile de palme, les huiles de palmes hydrogénées et les huiles de palme fractionnés.
Du colza gras pour faire du lait et de l’état corporel
Le tourteau de palme pose des problèmes d’image, bien qu’il existe du palmiste durable. Si on préfère l’éviter, il existe d’autres options comme la drèche de maïs éthanol qui dose en moyenne 12 % de MG avec une part d’acides gras insaturés et 28 % de MAT, les germes de blé… Citons également le tourteau de colza gras, souvent négligé en France. À la différence du tourteau de lin, il n’apporte pas d’Omega 3. Mais il est moins cher et a les mêmes caractéristiques nutritionnelles : de 12 à 15 % de MG, avec une teneur élevée en acides gras insaturés. Son utilisation, en substitution du tourteau de colza classique, permettra d’accroître l’état corporel et la production laitière. Cependant, en trop grandes quantités, il peut faire baisser le TB.
Toutes les huileries (noix, noisette…) et globalement tous les oléagineux représentent une source potentielle de MG, mais aussi d’azote, avec des tourteaux issus de la première pression et des teneurs de 10 à 15 % de MG. Attention, ces produits s’oxydent vite et ne sont pas stockables dans la durée. Leur utilisation doit s’accompagner d’une analyse des teneurs en MG et en protéines. Les ressources sont souvent limitées, mais se renseigner autour de soi permet parfois de trouver des solutions locales.
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