L’accès à l’eau peut être plus complexe au pâturage, d’où quelques rappels pour garantir un approvisionnement correct et maintenir la production.
«Il est essentielde vérifier que les abreuvoirs sont en nombre suffisant, propres, bien disposés dans les parcelles. Veiller à la qualité de l’eau (odeur, goût, température) et à l’absence de courants parasites est également nécessaire», soulignait Florine Leuvrey, conseillère élevage chez Geniatest, lors d’une journée organisée par le groupe Herbe Franche-Comté au Gaec Petitjean, dans le Doubs. Au pré, les besoins en eau varient entre 55 et 120 litres par jour en moyenne selon le type de l’alimentation (teneur en MS de l’herbe), les caractéristiques de l’animal, celles de la parcelle (présence ou non de points d’ombre) et les conditions climatiques. En périodes de fortes chaleurs, ces besoins augmentent de 20 à 40 %. La température idéale de l’eau se situe entre 10 à 15 °C. Aussi, l’été, en cas de canicule, seul l’approvisionnement par réseau d’eau garantit-il une certaine fraîcheur (jusqu’à 20-25 °C). Dans une cuve ou une tonne à eau, la température de l’eau peut vite dépasser les 30 °C, ce qui favorise le développement de bactéries indésirables. Le débit a également son importance car une vache boit de 10 à 20 litres d’eau à la minute. Outre un objectif de débit de 20 litres par minute, il faut donc faire attention à la réserve.
L’emplacement de l’abreuvoir est stratégique
Un positionnement directement à l’entrée de la parcelle ou dans un cul-de-sac est à proscrire en raison des questions de hiérarchie dans le troupeau. Des vaches dominantes interdiront l’accès à d’autres. Par ailleurs, plus la distance à parcourir jusqu’à l’abreuvoir est grande, plus les animaux, à l’instinct grégaire, se déplacent en grands groupes. C’est notamment le cas au-delà de 200 m d’éloignement. S’il y a plus de 500 m entre le point d’eau et la zone de pâturage, les vaches resteront près du bassin en période de forte chaleur, négligeant la pâture. Idéalement, le bac doit être disposé dans une zone ombragée, mais pas sous les arbres, à cause du risque de concentration des animaux et des problèmes sanitaires qui peuvent en découler (cellules, mammites). Quand ce n’est pas possible, l’abreuvoir peut être installé à proximité d’une zone d’ombre, ce qui évite aux vaches de souiller l’endroit où elles vont boire car elles n’y resteront pas. « En période très ensoleillée et chaude, la solution est de laisser le bâtiment ouvert et de privilégier la pâture après la traite du soir », recommande Philippe Tondu, technicien à Conseil élevage Doubs-Territoire de Belfort.
Les vaches sont très sensibles à la qualité gustative de l’eau : une mauvaise odeur et un mauvais goût limiteront la consommation et peuvent provoquer indirectement certaines maladies (mammites, métrites, diarrhées). L’eau peut être source de bactéries – comme les butyriques, salmonelles, listeria, coliformes – et engendrer des problèmes de qualité du lait. C’est pourquoi la propreté de l’eau doit être vérifiée régulièrement, en étant particulièrement vigilant sur la présence de bouses et d’algues. L’abreuvoir est à nettoyer une fois par semaine au minimum. « Prélever de l’eau avec un verre transparent et se demander si on la boirait est un bon exercice », suggère Florine Leuvrey. L’abreuvement direct aux mares, ruisseaux et cours d’eau, sources de contamination bactérienne par les eaux de surfaces, doit être évité. La charte des bonnes pratiques d’élevage la proscrit d’ailleurs, sauf si des aménagements ont été réalisés.
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