
Mammites. Quelques aménagements peu coûteux sur la ventilation et le couchage ont permis d’éteindre les infections.
La visite d’un élevage ayant des problèmes de mammites fournit les informations suivantes : il s’agit de Streptococcus uberis, dont la transmission a lieu à la fois à la traite et dans le bâtiment. Avec l’aide d’Antoine Bottiau (Zoetis), nous avons mené l’enquête sur place pour proposer à l’éleveur des solutions simples, de bon sens et économiques.
Ventilation limitée et couchage insuffisant
Une vue satellite de l’élevage et une rose des vents de la région nous permettent de matérialiser la ventilation théorique des bâtiments. L’apport du vent dominant provenant du nord-est est considérablement restreint par la présence d’une butte assez haute, toute proche de la façade du bâtiment des laitières. On ne peut pas attendre d’entrées d’air de ce côté-là. L’apport principal de ventilation sera réalisé par la façade sud-sud-ouest, où le relief permet une bonne circulation.
Le bâtiment des laitières est une aire paillée de 450 m2, mais seuls 225 m2 sont adaptés au couchage des animaux. Originellement pensé pour 50 vaches, il est occupé à ce jour par 52 laitières, mais il était prévu que 12 autres les rejoignent prochainement. La surface en aire paillée deviendrait donc trop limitée pour le lot au complet. La place disponible à l’abreuvoir semble également insuffisante.
Dans le couloir d’alimentation, deux bovins peuvent tout juste se croiser derrière une vache à l’auge. On envisage donc quelques difficultés de circulation, mais des modifications sur ce point semblent très compliquées.
L’aire paillée est à 40,7 °C
Les nombreuses prises de températures réalisées dans l’aire paillée, à l’aide d’un thermomètre de litière, montrent des zones de fermentation non maîtrisées, avec des températures atteignant ponctuellement les 40,7 °C. En l’absence d’entretien du bardage ajouré sur le côté est-sud-est, les entrées d’air du bâtiment sont limitées. En outre, une lucarne non maîtrisée (un trou dans la porte) laisse passer des courants d’air, observés par test à la flamme sur le côté sud-sud-ouest.
Notre première préconisation a été de nettoyer le bardage et de calfeutrer toutes les entrées d’air non maîtrisées, y compris les plus petites. Nous demandons à l’éleveur de surveiller la température de la litière et d’envisager un curage dès que la température dépasse les 30 °C. Si la température dépasse les 35 °C, le curage doit être immédiat. La quantité de paille recommandée chaque jour est estimée avec l’éleveur à une balle et demie, en essayant de la répartir en deux fois dans la journée. À la suite du curage, la quantité de paille apportée devra être doublée sur la journée.
Le nombre de vaches sur l’aire paillée devra être limité autant que possible, car le manque de surface disponible constitue un risque majeur dans la transmission des affections mammaires. Le mur d’ouverture côté sud, aujourd’hui en parpaing, devrait être modifié pour laisser place à un bardage permettant un renouvellement d’air plus important. Des apports d’asséchant de litière sur l’aire paillée devraient être envisagés et discutés étroitement avec le vétérinaire référent de l’élevage.
Un entretien ou un remplacement des tôles translucides du bâtiment serait également profitable. Il faut réfléchir à un suivi de température à l’aide d’un thermomètre mini-maxi au sein du bâtiment, pour déterminer les amplitudes de température dans le milieu de vie des animaux.
Surveiller l’abreuvement
Enfin, il paraît indispensable pour évaluer la quantité d’eau distribuée de faire installer un débitmètre au niveau de l’abreuvoir. Aujourd’hui, grâce aux aménagements recommandés et au respect de l’intégralité du plan de maîtrise, les résultats sont positifs : disparition des mammites, et un niveau de cellules de retour à la normale.
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