Oligo-éléments : mieux coller aux besoins des vaches laitières

Avec l'évolution de la génétique et de la productivité des vaches laitières, leurs besoins en oligo-éléments pourraient être plus importants. (©Virbac)
Avec l'évolution de la génétique et de la productivité des vaches laitières, leurs besoins en oligo-éléments pourraient être plus importants. (©Virbac)

La génétique des bovins évolue avec des animaux toujours plus productifs et un impact sur leurs exigences alimentaires, notamment en matière d’oligo-éléments. En parallèle, la réglementation sur la composition des aliments évolue aussi et impose des limites d’apport par voie orale. L’éleveur a donc tout intérêt à rester vigilant quant à la complémentation de ces animaux.

Aux États-Unis, où les recommandations de complémentation dataient d’il y a plusieurs années, le corps scientifique a revu en 2021 les conseils se rapportant aux apports en oligo-éléments des vaches laitières (présents dans sa publication intitulée « nutrient requirements of dairy cattle »).

En France, l’Inrae n’a pas revu ses tables depuis 2007. « Il n’y a pas eu d’actualisation récente pour l’ensemble des paramètres, observe Guillaume Lequeux, vétérinaire et membre consultant de la commission vaches laitières du SNGTV. Et il faut reconnaître que du fait de l’évolution de la génétique, de la productivité et des systèmes d’élevage, les besoins des vaches ont pourtant évolué. »

Des besoins en oligo-éléments qui augmentent chez la vache laitière

Aux États-Unis, les nouvelles recommandations révèlent que les besoins en cuivre ont augmenté pour les animaux en croissance (x 2) et les vaches taries (x 1,4) ou prêtes à mettre bas (x 1,3). Pour les vaches en lactation, en revanche, le besoin a diminué du fait de leur niveau d’ingestion élevé : de 12,7 à 11,4 mg/kg MSI.

Concernant le manganèse, du fait de l’augmentation des besoins d’entretien, toutes les catégories d’animaux ont vu leurs besoins multipliés par 2 voire 3, notamment pour les animaux en croissance.

Le phénomène est identique pour le zinc avec des besoins multipliés, a minima, par 1,5 pour toutes les catégories d’animaux et quasiment par 2 pour les vaches taries.

Du côté du sélénium, les besoins sont restés identiques, mais ils tournent autour de 0,3 mg/kg de MSI alors qu’en France, l’Inrae recommande 0,1 mg/kg.

Les oligo-éléments, petits mais indispensables à l’organisme

Dans son livre sur la nutrition minérale des ruminants, François Meschy, ancien ingénieur Inrae et spécialiste, entre autres, de la question des oligo-éléments, donne des valeurs assez proches de celles données par les scientifiques américains.

En absorbant les oligo-éléments par voie orale, les bovins en rejettent une grosse quantité dans l'environnement via les déjections.
Pour complémenter les animaux en oligo-éléments, il existe plusieurs solutions comme les seaux à lécher, les bolus ou la voie injectable. La solution la plus adaptée va dépendre des besoins liés à la conduite du troupeau, et des objectifs de l’éleveur. Mais, à la suite d’un nouveau règlement européen mis en œuvre en 2022, des seuils ont été imposés dans les aliments complémentaires et dans les aliments diététiques. L’objectif de ce règlement est de réduire les pollutions car les animaux n’absorbent qu’en faible proportion les oligo-éléments apportés par voie orale, avec un rejet important de ces derniers par les urines ou les fèces dans l’environnement. La supplémentation par voie injectable s’avère alors intéressante car les oligo-éléments sont apportés directement dans le sang.

Entre une hausse des besoins de leurs animaux reconnue par le monde scientifique et des seuils imposés dans la complémentation, les éleveurs doivent veiller à bien vérifier les teneurs en oligo-éléments apportées par leurs solutions habituelles.

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