18 éleveurs laitiers français, flamands et wallons ont participé au projet Protecow. En comparant leurs pratiques d'élevage, et notamment d'alimentation, ils ont su activer des leviers et réduire leurs consommation de concentrés. Une double victoire qui leur permet de limiter leur dépendance aux marchés et améliorer la marge de leur atelier.
Améliorer la rentabilité et l'efficacité alimentaire des exploitations laitières : c'était l'objectif du projet transfrontalier Protecow qui vient de s'achever. Accompagnés par des nutritionnistes, six producteurs laitiers flamands, six wallons et six français ont échangé sur leurs connaissances et leurs pratiques, leur permettant de faire évoluer leurs systèmes d'alimentation ainsi que leurs résultats technico-économiques.
Un système fourrager à améliorer
Carl Vanhoutte Vandemaele est l'un des éleveurs laitiers flamands ayant participé au projet. Il explique : « Les éleveurs français travaillent surtout avec une ration à base de maïs, tandis qu'on travaille en Belgique avec une ration maïs-herbe-pulpes ; c'est la grande différence. Les français cherchent à avoir une gestion très simple de l'alimentation, tandis que nous recherchons des productions plus élevés avec une ration complexe. »
Ayez confiance en vos fourrages !
Et en comparant les systèmes, l'éleveur s'est sérieusement penché sur sa production fourragère. En l'améliorant, il a revu sa complémentation : « Nous distribuons maintenant 1 kg de concentré pour 3 litres de lait contre 1 kg pour 2 litres auparavant, avec un maximum de 5 kg contre 6 kg avant. Et ce, sans baisse de production. Il ne faut pas avoir peur de diminuer la part de concentrés et accorder plus d'importance à la ration de base. »
Concrètement, cela passe par l'amélioration de la qualité des fourrages et notamment des ensilages d'herbe (récolte au bon moment pour maximiser la valeur MAT et UFL) ou encore de l'implantation de dérobées.
Sur la chaine Youtube du projet, Benoît Verriele, nutritionniste à Avenir conseil élevage (ACE) liste ses conseils pour réussir son ensilage d'herbe :
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Une progression économique importante
Au cours du projet, un éleveur wallon, Gauthier Bossut s'est rendu compte que « les flamands ont une certaine capacité à calculer tout ce qui rentre dans l'atelier lait. C'était intéressant à voir car chaque petite modulation a un impact sur la marge au final. »
- la qualité des fourrages (viser plus de 0,9 UFL en ensilage d'herbe, 0,95 en ensilage de maïs, des pulpes ou des betteraves fourragères avec une valeur supérieure à 1 UFL). « L'objectif est d'atteindre 0,95 à 1 UFL pour la ration de base. Les concentrés de production ne sont là qu'en roue de secours. » ;
- l'équilibre de la ration à l'auge (teneur en énergie > 0,95 UFL, teneur en protéines autour de 100 g PDIE/UFL, 17-18 % de cellulose pour un taux de fibres suffisant dans la ration, une teneur en amidon comprise en 15 et 18 % de la ration, et une teneur en concentré limitée sous les 25 % de la MS ingérée);
- le raisonnement de l'apport en concentré de production (ne doit pas dépasser 35 % de la ration). De plus, si la densité énergétique de la ration (UFL/UEL) dépasse les besoins des vaches, le concentré sera inutile ;
- et la santé et le confort des vaches.
Et sur l'ensemble des éleveurs, la situation a bien évolué : en quatre ans, les quantités de concentrés distribuées ont diminué et l'écart de marge brute lait s'est fortement réduit entre les éleveurs (il est passé de 78 €/1 000 l à 45 €/1 000 l). Preuve que les leviers ont été activés. De son côté, l'éleveur Gauthier Bossut a réduit de -28 % son coût alimentaire.
En guise de résumé, trois éleveurs membres du projet Protecow témoignent quant à leurs pratiques et les évolutions apportées :
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