En France, l'agriculture est responsable d'environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre et près de 40 % de ces mêmes émissions sont sous forme de méthane, selon le pôle de compétitivité Céréales Vallée, installé en Auvergne et qui a présenté jeudi le projet lors d'une conférence de presse, à l'heure où se tient la COP21.
Les ruminants ingurgitent de l'herbe et du fourrage, dont la digestion sous forme de fermentation naturelle génère du méthane, qu'ils libèrent principalement en éructant. Pour limiter ces émissions polluantes, ce projet collaboratif vise à élaborer « un mélange de composés naturels actifs » permettant de « diminuer le gaspillage énergétique de la ration alimentaire de l'animal, tout en augmentant son efficacité alimentaire », a expliqué Emmanuel Bédier, directeur commercial de la société Idena, spécialisée dans la conception de l'alimentation des animaux d'élevage et installée en Loire-Atlantique.
Un produit innovant dont la recette est soigneusement tenue secrète, à peine sait-on qu'elle contient « des extraits de végétaux ». Sa mise sur le marché est prévue d'ici deux ans. « Cet additif alimentaire permettra également d'améliorer les qualités nutritionnelles de la viande (goût, texture) et de préserver la santé de l'animal », a renchéri l'animatrice du projet pour Céréales Vallée, Tania Rougier. Autre avantage : l'augmentation du rendement de production (en augmentant le poids de la carcasse), « sans surcoût » pour l'éleveur.
En raison des économies réalisées en termes de rations alimentaires, « on va fournir aux agriculteurs et aux opérateurs de la filière une viande compétitive à un prix équivalent », a assuré Gabriel Pecoul, directeur commercial du porteur du projet et fabricant d'aliments pour le bétail, Thivat Nutrition Animale. « L'objectif, c'est également d'apporter à nos éleveurs une valeur ajoutée à leur exploitation (en engraissant notamment les bovins en France) et de consolider ainsi l'ancrage territorial des productions bovines », a ajouté le représentant de cette entreprise auvergnate.
Doté d'un budget de 1,5 million d'euros sur deux ans, le projet réunit également des chercheurs de l'Inra de l'Unité de recherche Herbipôle de Theix, près de Clermont-Ferrand.
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